Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Tamilnād ou Tamil Nadu (suite)

 J. Dupuis, Madras et le nord du Coromandel (A. Maisonneuve, 1960) ; les Ghāts orientaux et la plaine du Coromandel (Institut fr., Pondichéry, 1961). / Techno-Economic Survey of Madras, Economic Report (Madras, 1960). / E. Adiceam, la Géographie de l’irrigation dans le Tamilnād (Pondichéry, 1967).

Tananarive

Capit. de Madagascar.


Étagée entre 1 200 et 1 480 m sur les Hautes Terres du pays merina, Tananarive, qui a repris aujourd’hui son nom d’Antananarivo, chevauche deux rides de collines divergeant d’une butte commune, Analamanga. La position stratégique de celle-ci, dominant la riche plaine rizicole du Betsimitatra, a tôt suscité les convoitises des roitelets locaux. Andrianampoinimerina devait s’en assurer définitivement en 1787 et créer là la première ville malgache par sa population et ses fonctions diversifiées. Sous Radama Ier (de 1810 à 1828), la cité crût, son rôle de pôle de consommation s’accentua et une spécialisation des quartiers s’ébaucha. Le colonisateur français confirma Tananarive dans son rôle de capitale. L’ouverture de routes la reliant aux régions côtières provoqua dès lors un afflux massif d’immigrants. L’assainissement du vallon central (Analakely), le remblaiement des marais voisins, le percement de tunnels permirent la décongestion des collines au profit des parties plus basses. Aujourd’hui, la ville étage ou juxtapose des quartiers distincts : la ville haute, riche en vestiges historiques, mais dépouillée de ses fonctions politiques, conserve un rôle résidentiel, culturel et scolaire ; la ville moyenne est tournée vers les activités administratives, commerciales, hôtelières ; le vallon d’Analakely et son annexe de Tsaralalana constituent le centre des affaires et des distractions, et chaque vendredi s’y tient le grand marché du Zoma ; les quartiers semi-périphériques, les uns très populeux (Isotry, Besarety, Ambanidia, Andravoa hangy), les autres plus résidentiels (Mahamasina, Ankadivato), font passer à la banlieue, orientée vers les petites industries (Alarobia, Antanimena, Soanierana). La ville s’étire en tentacules le long des routes rejoignant des villages de paysans. Elle grignote les rizières voisines, particulièrement vers l’ouest, où un grandiose plan d’urbanisme prévoit la création d’un second pôle d’activités.

L’ensemble compte 380 000 habitants sur une superficie de 73 km2, auxquels il faudrait ajouter les villages suburbains (Itaosy, Ambohimanarina, Tanjombato, Ivato...) : ainsi s’est créée une agglomération de plus de 400 000 âmes.

Mis à part une minorité nationale ou étrangère logée décemment, la plus grande partie de la population vit dans un état de surpeuplement qui, en certains quartiers, atteint des limites critiques. Les initiatives parapubliques (construction de cités) n’opèrent qu’une ponction insuffisante dans la masse des mal-logés. L’afflux constant d’immigrants (des campagnes voisines surtout) grossit chaque jour la masse des chômeurs, mais aussi celle des mécontents sociaux et des délinquants. Les problèmes urbanistiques sont aigus : voirie insuffisante en densité comme en qualité, alimentation en eau ne touchant que 15 000 foyers, 202 km d’égouts seulement, ramassage des ordures défectueux, malpropreté... Cependant, l’état sanitaire reste bon : les endémies ont disparu, la mortalité générale et infantile a régressé. C’est là le résultat d’un excellent équipement médico-social. On vit souvent mal à Tananarive, mais on y meurt moins que dans le reste du pays. La population est très jeune (50 p. 100 de moins de quinze ans). La scolarisation, assurée à plus de 80 p. 100, s’exerce par une multitude d’écoles publiques ou privées que couronne l’université, installée dans un magnifique campus.

Tananarive demeure une ville merina à 85 p. 100 de ses effectifs. Les autres ethnies sont faiblement représentées en pourcentage : les Betsiléos, les plus nombreux, ne sont que 8 000. Les étrangers (Français et Comoriens surtout) constituent 6 p. 100 de la population totale. Parmi eux, le nombre de Français est appelé à diminuer, surtout dans le secteur privé. Indiens et Pakistanais tiennent les bijouteries et les magasins de tissus, les Chinois et les Grecs se réservant l’épicerie. Les besoins de l’agglomération suscitent un afflux constant de marchandises les plus diverses, nationales ou étrangères. Une partie en est redistribuée dans les provinces. Centre commercial de premier ordre, Tananarive est aussi un nœud de communications (routes vers Tamatave, Majunga, le Sud ; voies ferrées vers la côte est, l’Alaotra et Antsirabé ; aérodrome international d’Ivato). L’activité commerciale a développé les banques, les agences d’assurances, les maisons d’import-export... L’industrie est représentée par des entreprises artisanales ou de faible taille tournées vers les produits alimentaires, la confection et par quelques usines de plus grande envergure, nées de capitaux étrangers ou locaux, mais dans lesquelles la participation de l’État malgache s’accroît : constructions mécaniques et de génie civil, montage d’autos, savonnerie, papeterie, etc. Très diversifiée, cette industrie ne regroupe cependant qu’une dizaine de milliers d’ouvriers.

Tant par ses fonctions politiques et administratives actuelles que par sa place dans l’histoire (ancienne ou récente) et la culture malgaches, par son rôle économique écrasant enfin, Tananarive est la vraie capitale de l’île, mais son degré de développement et sa façade d’occidentalisation masquent souvent aux yeux du voyageur pressé les réalités plus traditionnelles et souvent plus dures du reste du pays.

G. D.

 G. Donque, Tananarive (la Documentation fr., « Notes et études documentaires », 1968).

T’ang (époque)

En pinyin Tang, époque correspondant au pouvoir de la dynastie Tang (618-907), qui consolide la réunification de la Chine* entreprise par la dynastie Sui (Souei, 581-618).