Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Stanley (John Rowlands, sir Henry Morton) (suite)

 H. Stanley, The Autobiography (Londres, 1909 ; trad. fr. Autobiographie, Plon, 1911, 2 vol.). / J. Wassermann, Bula Matari. Das Leben Stanleys (Berlin, 1932 ; trad. fr. la Vie de Stanley, A. Michel, 1933). / P. Daye, Stanley (Grasset, 1936). / J.-M. Aimot, Stanley, le dernier conquistador (Sfelt, 1952). / M. Luwel, Stanley, sa vie et ses explorations au cœur de l’Afrique noire (Elsevier, 1959). / R. de Castries, les Rencontres de Stanley (France-Empire, 1960).

Staphylocoque

Bactérie extrêmement répandue, responsable d’infections dont la gravité est très variable, mais qui peut être très grande.


L’infection à Staphylocoque, ou staphylococcie, est fréquente ; toutefois, elle n’existe pas obligatoirement chaque fois qu’il y a des Staphylocoques sur la peau, dans les glandes sébacées ou dans le rhinopharynx, dont ils sont des hôtes habituels. Le rôle pathogène du Staphylocoque est en effet variable et ne s’exerce que dans des conditions locales et générales particulières.


Bactériologie

Les Staphylocoques sont des coques (sphères) groupés en grappe et prenant un aspect de « grappe de raisin » (en gr. staphulê, raisin). Ils se colorent par la méthode de Gram : on dit qu’ils sont « Gram positifs ». Aéroanaérobies, ils donnent des colonies lisses, luisantes, généralement pigmentées de jaune lorsque la souche est pathogène (les Staphylocoques non pigmentés sont habituellement non pathogènes). La sécrétion d’une coagulase (enzyme), la fermentation du mannitol sont également des critères classiques de pathogénicité. En fait, des Staphylocoques ne possédant pas ces caractères biochimiques peuvent, néanmoins, être à l’origine d’infections sévères (endocardites). Enfin, les Staphylocoques sécrètent des toxines hémolysantes (détruisant les hématies) et nécrosantes (mortifiant les tissus).

La classification des Staphylocoques utilise » la sérotypie (les sérums), mais surtout la lysotypie ; cette dernière nomenclature est définie par la sensibilité des couches à certains Virus (bactériophages ou phages), qui ont la propriété de lyser (de dissoudre) certains Staphylocoques. Cette sensibilité est correlée à la sensibilité des souches aux antibiotiques.


Pathologie

L’infection staphylococcique revêt de multiples aspects, mais les lésions staphylococciques ont en commun leur tendance nécrotique, la suppuration abondante et la fréquence des thromboses veineuses septiques, source de dissémination. Dans certains cas, l’infection est favorisée par une maladie réduisant les défenses de l’organisme, tel le diabète. Ailleurs, elle survient de manière plus banale, après un contact avec un porteur de germes (hôpital, crèche).

Le Staphylocoque s’est remarquablement adapté aux antibiotiques* qui lui ont été successivement opposés, et qui ont sélectionné des souches résistantes. Ces souches survivent grâce à la sécrétion d’enzymes inactivant en particulier les pénicillines (pénicillinases). De plus, certains Staphylocoques sont susceptibles de résistance par mutation chromosomique, qui les rend tolérants à certains antibiotiques. L’infection staphylococcique est donc redoutable en milieu hospitalier du fait des possibilités d’adaptation du germe.


Manifestations cliniques


La peau

Parmi les staphylococcies cutanées, le furoncle est la plus banale.

La folliculite (inflammation du seul follicule pileux), volontiers récidivante, est d’origine staphylococcique comme l’orgelet (atteinte d’un cil), le sycosis de la barbe ou l’onyxis, qui atteint l’ongle.

Le panaris, dû à une inoculation staphylococcique, atteint la pulpe des doigts ou les phalanges. Le risque majeur est celui d’atteinte de la gaine des fléchisseurs des doigts. Il s’agit, de toute façon, d’une affection chirurgicale.

L’impétigo est aussi souvent d’origine staphylococcique que d’origine streptococcique, surtout chez le nourrisson mal entretenu.

Chez le nouveau-né, des infections cutanées staphylococciques sont fréquentes. Le pemphigus épidémique, très contagieux, respecte les paumes et les plantes. Des nécroses cutanées étendues peuvent également s’observer. L’acné, survenant sur un terrain hormonal particulier, est la résultante probable d’une hypersensibilité cutanée. Des éruptions d’allure scarlatiniforme peuvent également s’observer. Enfin, des infections oto-rhino-laryngologiques (sinusites, otites) peuvent être dues au Staphylocoque.

Le furoncle

C’est l’infection d’un follicule pileux et du tissu avoisinant par le Staphylocoque doré. Il débute par une petite saillie acuminée, rouge, indurée, douloureuse. Celle-ci grossit en quelques jours ; son sommet devient pustuleux, se rompt et laisse sourdre du pus. Ultérieurement, les tissus voisins nécrosés s’éliminent sous forme d’un « bourbillon blanchâtre ». Ce dernier est une caractéristique essentielle du furoncle ; son élimination précède la guérison. Toutes les localisations sont possibles : nuque, dos, fesses, pubis, face. Le furoncle de la lèvre supérieure et celui de l’aile du nez doivent faire redouter la phlébite et la thrombose des sinus veineux du crâne, de pronostic sévère. Ils imposent une thérapeutique d’urgence (radiothérapie anti-inflammatoire et antibiothérapie intensive). Les furoncles du conduit auditif externe sont très douloureux et récidivants.

L’anthrax est fait d’une agglomération de furoncles et s’accompagne d’œdème étendu de voisinage ainsi que de signes généraux marqués. Les foyers multiples et anfractueux exigent plusieurs semaines pour se vider. Il persiste le plus souvent une cicatrice rétractile et étoilée. Chez les diabétiques ou les vieillards débilités, le pronostic reste réservé à cause de la possibilité d’un phlegmon ligneux ou d’un anthrax diffus.

La furonculose consiste dans la répétition, pendant des mois, voire des années, de furoncles survenant soit dans une même zone (furonculose régionale ou localisée), soit en des points éloignés les uns des autres (furonculose généralisée) : chez tout furonculeux, il est nécessaire de rechercher le diabète par une analyse d’urines, qui pourra montrer la présence de glucose (glycosurie). En l’absence de celui-ci, il est prudent de faire pratiquer l’épreuve de l’hyperglycémie provoquée (v. diabète).

Le diagnostic du furoncle est facile. L’acné furonculeuse ne comporte pas de bourbillons. Le bouton d’Orient est indolore et d’évolution torpide (v. leishmaniose). La pustule charbonneuse ne tarde pas à prendre la teinte noire qui la caractérise.

A. C.