Russie (suite)
La région du Nord du Caucase* comprend le versant nord de la chaîne de cette montagne et son avant-pays, en partie steppique, de la mer d’Azov à la Caspienne. Les Cosaques fondèrent les premiers établissements et une agriculture, qui est de plus en plus irriguée : blé, tournesol, betterave à sucre, gros bétail dans le Don inférieur et le Kouban. Il faut ajouter la richesse des hydrocarbures, dont les bassins, d’importance inégale, s’allongent au pied de la chaîne. Le nouveau gisement de Stavropol, relié à Moscou, fournit plus de 20 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Les taux de croissance de la production industrielle dépassent les taux moyens de la Russie. Rostov et Krasnodar commandent l’économie de la région.
L’Oural* est une ancienne frange pionnière devenue une série de grands bassins industriels, fondés sur le minerai de fer et, dans une moindre mesure, sur le charbon, puis sur les minerais chimiques (sel de Solikamsk) et les non-ferreux (cuivre, aluminium, nickel), qui ont tous donné naissance à d’énormes combinats alimentés par l’énergie, insuffisante sur place et qui doit être largement importée (gaz naturel d’Asie centrale, pétrole du Second-Bakou), et à d’énormes agglomérations industrielles. L’agriculture est encore déficitaire. La région économique déborde d’ailleurs la montagne, s’étendant à la fois en Europe et en Asie. C’est une des grandes régions d’avenir de l’Union.
La Sibérie* est découpée en trois régions. La Sibérie occidentale, la plus peuplée, comprend le riche bassin du Kouzbass*, les nouveaux gisements de pétrole et de gaz naturel du nord des plaines de l’Ob, une sidérurgie et une industrie déjà différenciée, une agriculture liée au Transsibérien.
La Sibérie orientale fournit grâce à ses énormes fleuves une grande quantité d’énergie électrique. Les régions constituées entourent le bassin de Krasnoïarsk et Minoussinsk (charbon, lignite, fer), le lac Baïkal avec Irkoutsk, le centre de Bratsk. Mais des richesses immenses demeurent mal connues, et la population peut s’installer dans les régions de la forêt.
Enfin, l’Extrême-Orient a une longue façade maritime, où la pêche et les villes-ports constituent les points forts de l’économie. Mais celle-ci dépend pour 70 p. 100 des autres régions grâce au Transsibérien. De gros efforts restent à accomplir pour obtenir le maintien de la population immigrée, l’exploitation du bois et de mines, le développement de la riche république autonome de Iakoutie, qui y est rattachée, l’abaissement du prix des transports, l’essor de l’agriculture. Ici, le développement sera plus difficile, mais la position stratégique d’une partie de la région doit favoriser son accélération.
A. B.
➙ U. R. S. S.