Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Ranales (suite)

Pæoniacées

Certains auteurs font du genre Pæonia (Pivoine) une famille distincte, d’autres rattachent ce genre aux Renonculacées ou aux Berbéridacées ; il est aussi voisin des Lardizabalacées. Il comprend une vingtaine d’espèces originaires du pourtour méditerranéen, d’Asie et d’Amérique tempérées. Ce sont de magnifiques plantes d’ornement à très grandes fleurs, dont les nombreuses étamines deviennent pétaloïdes (fleurs doubles). On distingue les Pivoines herbacées (Pæonia lactiflora, Pivoine de Chine), qui, l’hiver, n’ont pas de parties aériennes, et les Pivoines ligneuses, dont les tiges aériennes peuvent atteindre 1 m, 1,50 m de haut (P. Delavayi, lutea, Mountan...). Les fleurs de ces dernières, dans la région parisienne, sont parfois victimes de froids tardifs, aussi faut-il les planter dans des endroits bien abrités.


Nymphéacées

Cette famille comprend huit genres et une centaine d’espèces herbacées, rhizomateuses, toutes aquatiques ; les feuilles aériennes sont cordées, les feuilles nageantes peltées (le pétiole arrive au milieu du limbe, qui est alors parfaitement circulaire) ; les fleurs solitaires sont grandes, ordinairement régulières, de 3 à 5 sépales et avec un nombre important de pétales, les étamines étant également nombreuses ; l’ovaire possède plusieurs carpelles et donne un fruit globuleux. Certaines caractéristiques anatomiques rapprochent les plantes de cette famille des Monocotylédones, groupe dans lequel on les plaçait jusqu’à Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841). Les Nénuphars (30 espèces des régions tempérées et chaudes du globe) sont très appréciés pour l’ornementation des pièces d’eau et des bassins. C’est seulement à la fin du siècle dernier et au début de celui-ci que, grâce à l’obtention de merveilleux hybrides aux fleurs blanches, jaunes, bleues ou rouges, les Nénuphars se sont répandus dans les jardins ; les cultivars provenant des espèces européennes sont rustiques sous le climat de Paris, ceux qui sont originaires du Mexique doivent être hivernés en serre tempérée ou chaude et placés dans les bassins extérieurs seulement quand l’eau dépasse 10 °C. Le genre Nuphar (7 espèces de l’hémisphère Nord tempéré) est aussi employé à la décoration des pièces d’eau. Le N. luteum, commun en France, a de belles fleurs jaune d’or. Le genre Nelumbo, connu depuis le Crétacé, possède des réceptacles très particuliers en forme de cône percé de trous à la face supérieure et à l’intérieur desquels se trouvent les fruits, des akènes. Une espèce, N. nucifera (Lotus des Indes ou d’Égypte), est particulièrement vénérée depuis la plus haute antiquité et a encore une place importante dans la théogonie indienne. Ses graines garderaient leur pouvoir germinatif très longtemps, on parle de plusieurs siècles. De très nombreux cultivars existent au Japon. Une autre espèce, N. lutea, est originaire de l’Amérique du Nord et est également employée en horticulture ; les graines et les rhizomes de ces deux espèces sont comestibles. Un dernier genre (Victoria, du bassin de l’Amazone) a des feuilles rondes à bords relevés et fortement nervées, de 2 m de diamètre environ (V. regia) ; ces plantes ne peuvent vivre que dans une eau à 25 °C.


Cératophyllacées

La famille des Cératophyllacées (seul genre : Ceratophyllum) comprend uniquement des plantes submergées. Les feuilles, verticillées, sont réduites à de fines lanières ; les fleurs ont un périanthe d’une dizaine de pièces. Une espèce vit en France. À côté se place la famille des Cabombacées, plantes aquatiques tropicales (2 genres), parfois réunie à celle des Nymphéacées, mais qui s’en distingue par ses feuilles, les unes flottantes (peltées) et les autres submergées (laciniées), et par ses fleurs trimères et à étamines bien distinctes des pièces du périanthe.


Berbéridacées

Cette famille, d’une dizaine de genres et de plus de deux cents espèces originaires surtout d’Amérique du Nord et d’Asie orientale, possède une espèce en France : Berberis vulgaris (Épine-Vinette). C’est un arbuste à feuilles plus ou moins transformées en épines, à fleurs solitaires actinormorphes trimères avec des pétales et des sépales. Les étamines, au nombre de 6, à déhiscence par clapets, sont sensibles au choc et alors s’appliquent brutalement sur le stigmate. Cette espèce est l’hôte intermédiaire d’un Puccinia, Champignon parasite qui provoque la rouille du Blé ; de nombreux Berberis sont employés en horticulture ; certains sont à feuilles caduques, d’autres à feuilles persistantes ; leur intérêt réside dans leur feuillage et la coloration de leurs fruits. Un genre très voisin, Mahonia (40 espèces originaires de l’hémisphère Nord), est également très cultivé comme arbuste d’ornement ; le M. aquifolium donne au printemps une très abondante floraison, ordinairement jaune. Comme autres genres, il y a Podophyllum, parfois employé comme plante de sous-bois, les Hydrastis, dont une espèce, H. canadensis, contient de nombreux alcaloïdes, les Epimedium, qui sont de belles plantes à feuillage persistant, très coloré en automne et à floraison printanière, les Leontice, Jeffersonia...


Lardizabalacées

Ce sont ordinairement des lianes ; originaires de l’Asie orientale et du Chili tempéré, elles ont des feuilles composées palmées, et les fruits sont des baies comestibles. Deux genres peuvent être cités ; Akebia, dont une espèce, A. quinata de Chine, est une liane volubile, souvent cultivée dans les jardins, et le genre Lardizabala : L. biternata du Chili a des fruits comestibles et un feuillage remarquable pourpre chocolat.


Ménispermacées

Groupant 70 genres et 400 espèces, habitant les régions chaudes du globe, ce sont des lianes à fruits bacciformes comestibles ; une espèce du genre Abuta, de l’Amazonie, fournit un poison violent, le curare.

J.-M. T. et F. T.

Randstad Holland

Région des Pays-Bas.



Introduction

Le terme Randstad, qui signifie littéralement « ville de bordure », désigne aux Pays-Bas la région urbanisée en forme d’anneau incomplet qui entoure le vaste ensemble des polders de Hollande et d’Utrecht (« cœur vert »). Au sens strict, le (ou la) Randstad comprend les 70 communes qu’un rapport de 1958 du Service national du plan avait distinguées en fonction de leur degré d’urbanisation et qui comptaient alors, sur 5 p. 100 du territoire néerlandais, plus de 35 p. 100 de la population du pays. Trois conurbations non jointives constituent cet ensemble : celle d’Amsterdam et de Haarlem, celle de Rotterdam et de La Haye, celle d’Utrecht et du Gooi, formée chacune de plusieurs villes importantes et de nombreuses communes suburbaines qui leur sont étroitement liées par les migrations de travail. Le Randstad apparaît cependant comme un organisme en constante évolution, qu’on ne peut enfermer dans sa définition originelle ; depuis une quinzaine d’années, la suburbanisation a beaucoup progressé dans tout l’ouest des Pays-Bas, comblant progressivement les vides de l’anneau urbain, émettant des tentacules vers le nord, l’est et le sud, et commençant même à envahir le « cœur vert ».