Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Ramuz (Charles Ferdinand) (suite)

 T. Bringolf, Bibliographie complète de Ramuz (Mermod, 1945). / P. Claudel, Du côté de chez Ramuz (Ides et Calendes, Neuchâtel, 1947). / C. Guyot, Comment lire Ramuz (Éd. de la Proue, 1947). / M. Zermatten, Connaissance de Ramuz (Rouge, Lausanne, 1947). / A. Béguin, Patience de Ramuz (la Baconnière, Neuchâtel, 1949). / G. Guisan, Charles-Ferdinand Ramuz (Seghers, 1966). / M. Dentau, C. F. Ramuz, l’espace de la création (la Baconnière, 1975).

Ranales

Grand phylum rassemblant les familles comprises dans les ordres des Ranales et des Berbéridales, c’est-à-dire principalement les Renonculacées, les Berbéridacées, les Lardizabalacées et les Ménispermacées (on dit aussi Polycarpiques).


Les familles possédant surtout des formes ligneuses (Magnoliacées, Annonacées, Lauracées) sont traitées à l’article Magnoliales.


Renonculacées

Cette famille, qui est la plus importante des Polycarpiques, comprend une quarantaine de genres et plus de 1 500 espèces. C’est une « famille par enchaînement », c’est-à-dire qu’il est difficile d’y décrire un type unique ; on trouve de nombreux intermédiaires entre les genres à structure primitive et les formes évoluées, ce qui rend parfois ardue leur délimitation ; le récent « démembrement » de vieux genres, Ranunculus par exemple, en est une preuve.

Les Renonculacées sont des plantes herbacées, rarement ligneuses (Clématites), ayant des rhizomes, des bulbes ou des tubercules. Les feuilles, ordinairement alternes, ont un limbe très souvent découpé. Les fleurs, solitaires ou groupées en inflorescences, sont régulières, ou symétriques par rapport à un plan, parfois unisexuées par avortement (Clématite). Le nombre des sépales varie de 3 à 15, celui des pétales étant souvent un multiple de 5 ou parfois de 3 ; les étamines, libres, sont nombreuses. L’organe femelle est formé de nombreux carpelles disposés sur un réceptacle plus ou moins allongé ; les fruits sont des baies, des akènes ou des follicules. La diversité des caractères végétatifs et sexuels ne permet pas de classification indiscutable à l’intérieur de la famille, cependant celle qui reconnaît les cinq sous-familles des Anémoïdées, Clématitioïdées, Ranunculoïdées, Helléboroïdées et Thalictroïdées semble la plus valable.

• Les Anémones (100 espèces dans les régions tempérées, une quinzaine en France) ont des fleurs isolées régulières à périanthe de couleur vive, avec un involucre formé de trois feuilles profondément découpées qui entourent le bouton floral. De nombreuses espèces sont utilisées en horticulture, ainsi l’Anémone des fleuristes (Anemone coronaria), l’Anémone des jardins (A. hortensis) et ses nombreux cultivars (plantes à repos estival bien tranché), l’Anémone hybride du Japon, qui a des teintes allant du blanc au rouge et qui fleurit en toute saison. Sont aussi à nommer l’Anémone hépatique (ou Hepatica tribola), l’Anemone narcissiflora, l’A. nemorosa, l’A. silvestris, l’A. pulsatilla, très toxique et dont les carpelles sont prolongés par des aigrettes plumeuses. À côté de ce genre se placent les Adonis, à pièces périanthaires externes vertes et qui prennent alors l’aspect de sépales normaux.

• Les Clématites (200 espèces réparties dans les régions tempérées et tropicales de presque tout le globe, 5 en France) sont surtout des lianes ; elles ont des feuilles opposées, contrairement à toutes les autres Renonculacées ; on distingue les espèces à grandes fleurs, très employées pour décorer balcons et murailles, et les espèces à petites fleurs, parmi lesquelles se trouve la Clematis vitalba (Clématite des haies), très commune en France et remarquable par ses nombreuses petites fleurs blanc crème très odorantes.

• Les Renoncules (300 espèces dans l’hémisphère Nord, une cinquantaine en France) possèdent des fleurs à deux cycles distincts de pièces périanthaires. Certaines espèces ont des pétales jaunes (le type en France peut être représenté par le « Bouton-d’or ») et d’autres des pétales blancs ; parmi celles-ci, on distingue les montagnardes et les aquatiques ; ces dernières ont alors à la fois des feuilles entières (aériennes) et d’autres très découpées en filaments très ténus ; au printemps, ces plantes aquatiques couvrent parfois mares et petits ruisseaux d’un tapis blanc formé de milliers de petites fleurs. De nombreuses espèces sont utilisées dans les jardins pour garnir plates-bandes, rocailles et sous-bois. Les genres Ficaria, Trollius et Caltha sont très proches des Renoncules.

• Une espèce d’Hellébore donne les « Roses de Noël », dont la floraison s’échelonne de décembre à mars ; ce genre contient des glucosides très toxiques. Les Ancolies (70 espèces dans l’hémisphère Nord, 7 en France) sont des plantes abondamment cultivées ; les fleurs, solitaires ou en panicule lâche, sont à cinq sépales pétaloïdes et à cinq pétales en cornet prolongés à leur partie inférieure par un éperon ; les unes sont bleues ou blanches, d’autres jaunes ou rouges. Le genre Nigelle, voisin du précédent, possède en particulier une espèce, la Nigelle de Damas, souvent employée dans les jardins. Le genre Aconit possède des fleurs à symétrie bilatérale dont un sépale coloré en forme de casque recouvre les deux pétales bien développés. L’Aconitum napellus, belle plante à fleurs bleues ou blanches, qui atteint 2 m, est toxique, car des alcaloïdes sont présents dans tous les organes ; elle sert en pharmacopée et est aussi utilisée dans les jardins. Les Delphinium ont des fleurs dont un pétale est prolongé en éperon. Comme les Aconits, ce sont des plantes à alcaloïdes très violents. En horticulture, on distingue les espèces annuelles comme Delphinium ajacis, ou Pied-d’Alouette, et les vivaces ; ce sont surtout les cultivars de l’hybride D. cultorum qui sont les plus répandus dans les jardins.

• Les Thalictrum (une centaine d’espèces vivant dans l’hémisphère Nord, une dizaine en France) ont des fleurs assez voisines de celles des Clématites (sans pétales) ; ils possèdent également des alcaloïdes et sont aussi des plantes ornementales. Comme autres genres, on peut citer les Actæa, dont le fruit est une baie, les Eranthis, parfois cultivés dans les pelouses, l’Isopyrum, à glucosides cyanogénétiques, les Xanthorhiza...