armée (suite)
Général Weygand (1867-1965)
« [...] La force militaire est à base d’hommes, soutenus, bien entendu, par du matériel, encadrés dans des organisations, agissant selon des combinaisons. Hommes sont les chefs et les soldats. Sans doute l’armement, les engins de guerre de toute nature prennent, avec les progrès de la science et de l’industrie, une importance croissante sur les champs de bataille. Sans doute la tactique et la stratégie des chefs, devant tenir compte de facteurs de plus en plus nombreux et complexes, et exigeant plus de savoir et un plus grand esprit de précision, prennent une place chaque fois plus décisive. Mais plus le matériel est perfectionné, plus son service réclame des soldats au cœur intrépide ; et à toute époque les meilleures conceptions du commandement n’ont valu que si le combattant a montré le courage d’accomplir la mission reçue en faisant bon marché de sa vie. Aujourd’hui, comme jadis, à armes et à commandement à peu près équivalents, c’est le cœur du soldat qui gagne les batailles.
« Dans la lutte pour la vie, à laquelle tout grand pays est condamné, le soldat reste l’élément principal et le seul constant, tandis que les autres facteurs du combat se transforment autour de lui. » (Histoire de l’armée française, 1938.)
« [...] L’un des principes animateurs de l’armée, écrira Weygand plus tard, est précisément la lutte contre l’abandon de soi-même, l’abandon à la volonté de l’ennemi [...]. L’armée est pour la nation une maison de verre. La nation lui apporte, par le comportement de sa jeunesse, une image de son propre avenir [...]. » (Conférence à l’École supérieure de guerre, 1958.)
Hans von Seeckt (1866-1936)
Chef de l’armée allemande de 1920 à 1926.
« [...] Il faut souligner que l’armée fait partie du peuple et qu’elle doit le sentir [...].
« [...] Cette façon dont est composée l’armée et les liens étroits qui en résultent avec toutes les classes de la population, la communauté de sort avec elles, empêchent l’armée de devenir une caste, alors qu’elle ne doit être qu’une profession. L’armée ne doit pas devenir un État dans l’État, mais doit, en le servant, se fondre avec lui et devenir ainsi l’image la plus pure de l’État [...].
« [...] De même que l’État, l’armée n’existe pas pour elle-même, mais tous deux sont des formes par lesquelles se manifeste la volonté de vivre d’un peuple [...]. » (Extrait de Pensées d’un soldat, 1929.)
Lénine (1870-1924)
« Que chaque institution de la Russie soviétique ne cesse jamais d’accorder à l’armée la première place. L’histoire enseigne que les gouvernements qui n’attachent pas aux questions militaires une grande importance conduisent leurs pays à leur perte [...]. « L’armée doit être régulière et fermement disciplinée. Ou bien nous en formons une, telle, ou bien nous périrons. » (VIIIe Congrès du parti, 1919.)
J. de L.
➙ Arme / Armement / Défense / Militaire (état) / Service national.
J. Boudet (sous la dir. de), Histoire universelle des armées (Éd. de Bois-Robert, Romorantin, 1965 ; nouv. éd., Laffont, 1967 ; 4 vol.).