Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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phénoménologie (suite)

 E. Husserl, Ideen zur einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen Philosophie (Halle, 1913, nouv. éd. en 3 vol., La Haye, 1950-1952 ; trad. fr. Idées directrices pour une phénoménologie, Gallimard, 1950). / P. Thévenaz, H. J. Pos et coll., Problèmes actuels de la phénoménologie (Desclée De Brouwer, 1952). / A. de Waehlens, Phénoménologie et vérité (P. U. F., 1953). / J. F. Lyotard, la Phénoménologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1954 ; 7e éd., 1969). / A. de Muralt, l’Idée de la phénoménologie, l’exemplarisme husserlien (P. U. F., 1959). / F. Gaboriau, Phénoménologie de l’existence (Casterman, 1963 ; 2 vol.). / G. Berger, Phénoménologie du temps et prospective (P. U. F., 1964). / S. Strasser, Phänomenologie und Erfahrungswissenschaft vom Menschen ; Grundgedanken zu einem neuen Ideal der Wissenschaftlichkeit (Berlin, 1964 ; trad. fr. Phénoménologie et science de l’homme, Nauwelaerts, Louvain, 1967). / J.-P. Sartre, la Transcendance de l’ego, esquisse d’une description phénoménologique (Vrin, 1965). / P. Thévenaz, De Husserl à Merleau-Ponty. Qu’est-ce que la phénoménologie ? (La Baconnière, Neuchâtel, 1966). / F. Rollin, la Phénoménologie au départ : Husserl, Heidegger, Gaboriau (Lethielleux, 1967). / A. Dartigues, Qu’est-ce que la phénoménologie ? (Privat, Toulouse, 1973).

Phéophycées

Algues brunes pluricellulaires.


Leur couleur provient de la richesse des plastes en pigments bruns, essentiellement en xanthophylles ; par leur thalle, constitué de filaments libres ou coalescents, on les distingue des autres Algues de la même couleur, mais de type unicellulaire, tels les Péridiniens ou les Diatomées.


Caractères généraux

Munies de chlorophylles a et c, les Phéophycées n’élaborent pas d’amidon, mais un autre glucide de réserve, la laminarine. Les constituants cellulaires sont de type habituel, bien qu’il existe des vacuoles à polyphénols, les physodes, et que le pyrénoïde soit comme appendu à la surface du plaste et non enchâssé dedans. Il n’y a qu’un seul noyau par cellule.

Les thalles les plus simples sont constitués de filaments unisériés libres entre eux. Chez d’autres formes, les cellules se recloisonnent par des parois perpendiculaires entre elles pour donner des cellules plus petites, mais plus nombreuses (structure dite « polystique »). Enfin, les filaments deviennent coalescents et finissent ainsi par donner, chez les espèces évoluées, des thalles complexes. La croissance est terminale ou intercalaire, et l’on observe parfois une dichotomie de la cellule apicale.

La reproduction sexuée est bien connue, mais les caractères des organes reproducteurs sont souvent imprécis. Dans le cas le plus compréhensible, on trouve des organes à grandes logettes qui donnent des gamètes femelles et des organes uniloculaires qui libèrent des spores de méiose ; le cycle est digénétique. En fait, on s’aperçoit que souvent les cellules libérées n’ont pas une place très précise dans le cycle, des cellules qui devraient être des gamètes germant directement et se comportant donc comme des spores ; on peut même trouver les trois types d’organes sur le même pied, ce qui prouve l’existence de sporulations sans méiose. Tous les thalles peuvent être de même forme ou encore de deux formes différentes ; chez les Laminaires, où le cycle est régulier et bien fixé, il existe un sporophyte de grande dimension alternant avec un gamétophyte microscopique ; ce dernier correspond exactement au prothalle des Fougères, et le cycle est exactement celui des Cryptogames vasculaires. Chez les Fucales, cela va encore plus loin, car le gamétophyte libre est supprimé et c’est le corps diploïde, normalement sporophyte, qui donne directement les gamètes ; c’est alors le cycle des animaux supérieurs.


Affinités des Phéophycées

Malgré sa grande variété d’aspects, le groupe est très homogène et relativement isolé dans le règne végétal. Il est voisin d’autres Algues brunes (Chrysophycées, Xanthophycées), mais il est impossible de trouver une forme unicellulaire dont il pourrait descendre directement.

On l’a comparé aux Champignons phycomycètes, qui possèdent également des cellules à deux flagelles inégaux, mais chez qui le corps végétatif est tout à fait différent. Les fossiles ne donnent aucune indication ; on a voulu voir des Algues brunes dans de très anciens restes, mais, en fait, aucun fossile ne peut être avec certitude rattaché aux Phéophycées. D’ailleurs, les autres Algues brunes, unicellulaires, sont d’apparition relativement récente.


Répartition et écologie

Toutes les Phéophycées sont benthiques, c’est-à-dire fixées sur le fond, sauf les Sargasses*. Par ailleurs, toutes sont marines, sauf de très rares exceptions.

On en trouve dans toutes les eaux marines, mais ce n’est que dans les eaux froides qu’elles prolifèrent abondamment. On trouvera bien, sous les tropiques, des végétations denses de Sargasses ou de Turbinaria, mais ces plantes n’ont pas une très grande productivité. Dès que les eaux deviennent froides, les Fucales et les Laminaires pullulent et peuvent devenir gigantesques.

Les Laminaires atteignent et dépassent couramment 2 m dans l’hémisphère Nord. Sur les côtes américaines du Pacifique Sud, on peut trouver d’autres Phéophycées (Macrocystis, Nereocystis) dont la taille se chiffre par dizaines de mètres ; ce sont les bull kelp, ou giant kelp, des Américains, qui vivent fixées sur le fond par des crampons, mais dont la fronde est soutenue dans l’eau par des flotteurs ; la même particularité se retrouve dans nombre de Fucales (Fucus vesiculosus, Ascphyllum nodosum, Sargassum, Cystoseira, etc.). Ces Algues sud-américaines remontent très loin vers le nord, mais seulement grâce au courant froid qui provient de l’océan Antarctique et lèche la côte jusqu’après l’équateur. Un phénomène comparable se retrouve au Maroc, où la richesse en Algues brunes de grande taille est due à un courant froid que l’on retrouve, plus au sud, encore actif, mais seulement à quelque profondeur.