Ethnie du Zaïre, qui occupe le sud-est de ce pays, la région des fleuves Kasaï et Kwilu.
L’organisation clanique chez les Pendés est hiérarchique ; il existe des clans nobles et des clans vassaux. Aujourd’hui, les clans nobles sont morcelés et dispersés sur plusieurs chefferies. Ils se subdivisent en lignées et en segments locaux (jigo). Chaque segment groupe localement en un petit village ou en un quartier de village des descendants de quatre générations environ. Ce village est une unité sociale et géographique où tout le monde se connaît. Il n’y a pas chez les Pendés de pouvoir politique centralisé. Au sein de plusieurs communautés, le chef de la terre s’oppose à l’autorité de la chefferie. Le rôle du chef de la terre est fondamental ; de lui dépendent la fertilité du sol et l’accord des ancêtres. Le village n’est qu’usufruitier du sol qu’il cultive. Le chef de lignage règle les problèmes internes à sa lignée.
Les clans nobles sont possesseurs de la savane et des plaines, sur lesquelles ils ont le droit de chasse. Dans la plaine, c’est la femme du chef qui décide des parties à cultiver chaque année. L’ensemble des clans se partage la forêt pour exploiter les palmiers et les kolatiers ; la chasse commune y est libre, de même que la récolte des noix de palmiers. La communauté villageoise définit le droit de chasse et de récolte du vin de palme et des noix de kola.
L’agriculture vivrière est assurée par les femmes ; les hommes participent à la récolte. On cultive le mil, le sorgho, les haricots, les agrumes, les bananes, le manioc et le maïs.
La majorité des clans pendés sont matrilinéaires ; le mariage est virilocal. Autrefois, il se pratiquait sans dot ; seule une offrande de deux ou de plusieurs calebasses de vin de palme était offerte au père de la femme. Mais, aujourd’hui, la dot existe ; parallèlement, les droits du mari et du père s’affirment. Les rites d’initiation des garçons ne jouent plus un rôle important.
Les Pendés pratiquent le culte des ancêtres, et certains animaux, en particulier les oiseaux, sont reconnus comme les intermédiaires entre les morts et les vivants. Le blanc est la couleur des morts et des ancêtres, et ceux qui les représentent au cours des cérémonies d’initiation s’enduisent de kaolin. Ces cérémonies s’accompagnent de danses masquées, de ballets et de mimes. Les masques utilisés représentent le chef, les chasseurs.
L’art pendé se manifeste aussi dans les statues faîtières des cases nobles et la fabrication de cannes à effigies.
J. C.
L. de Sousberghe, l’Art pende (Acad. royale de Belgique, Bruxelles, 1958) ; Aspects des structures sociales et politiques pende (Bujumbura, 1966).