Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Penderecki (Krzysztof) (suite)

• orchestre : Émanations (2 orchestres à cordes, 1958-59) ; Anaklasis (42 cordes et percussions, 1960) ; Dimensions du temps et du silence (chœur mixte, percussions et cordes, 1960) ; Threnos à la mémoire des victimes d’Hiroshima (52 cordes, 1960) ; Polymorphia (48 cordes, 1961) ; Canon (52 cordes et bande, 1962) ; Fluorescences (1962) ; De natura sonoris I (1963-1966) et II (1971) ; Prélude (vents et percussions, 1971) ; Action (Ensemble de jazz, 1971) ; 1re Symphonie (1972-73).

• concertos : Phonogrammi (flûte et orchestre de chambre, 1961) ; Sonata (violoncelle et orchestre, 1964) ; capriccio pour hautbois et cordes (1965) ; capriccio pour violon et orchestre (1967) ; concerto pour « violino grande » et orchestre (1967), transcrit pour violoncelle (1972) ; Partita (clavecin et orchestre, 1971-72).

• musique de chambre : Strophes (soprano, voix parlée et 10 instruments, 1959) ; Miniatures (violon et piano, 1959) ; 2 quatuors à cordes (1960-1968) ; Capriccio per Siegfried Palm (violoncelle seul, 1968).

• musique électronique : Psalmus (1961).

H. H.

Pendés

Ethnie du Zaïre, qui occupe le sud-est de ce pays, la région des fleuves Kasaï et Kwilu.


L’organisation clanique chez les Pendés est hiérarchique ; il existe des clans nobles et des clans vassaux. Aujourd’hui, les clans nobles sont morcelés et dispersés sur plusieurs chefferies. Ils se subdivisent en lignées et en segments locaux (jigo). Chaque segment groupe localement en un petit village ou en un quartier de village des descendants de quatre générations environ. Ce village est une unité sociale et géographique où tout le monde se connaît. Il n’y a pas chez les Pendés de pouvoir politique centralisé. Au sein de plusieurs communautés, le chef de la terre s’oppose à l’autorité de la chefferie. Le rôle du chef de la terre est fondamental ; de lui dépendent la fertilité du sol et l’accord des ancêtres. Le village n’est qu’usufruitier du sol qu’il cultive. Le chef de lignage règle les problèmes internes à sa lignée.

Les clans nobles sont possesseurs de la savane et des plaines, sur lesquelles ils ont le droit de chasse. Dans la plaine, c’est la femme du chef qui décide des parties à cultiver chaque année. L’ensemble des clans se partage la forêt pour exploiter les palmiers et les kolatiers ; la chasse commune y est libre, de même que la récolte des noix de palmiers. La communauté villageoise définit le droit de chasse et de récolte du vin de palme et des noix de kola.

L’agriculture vivrière est assurée par les femmes ; les hommes participent à la récolte. On cultive le mil, le sorgho, les haricots, les agrumes, les bananes, le manioc et le maïs.

La majorité des clans pendés sont matrilinéaires ; le mariage est virilocal. Autrefois, il se pratiquait sans dot ; seule une offrande de deux ou de plusieurs calebasses de vin de palme était offerte au père de la femme. Mais, aujourd’hui, la dot existe ; parallèlement, les droits du mari et du père s’affirment. Les rites d’initiation des garçons ne jouent plus un rôle important.

Les Pendés pratiquent le culte des ancêtres, et certains animaux, en particulier les oiseaux, sont reconnus comme les intermédiaires entre les morts et les vivants. Le blanc est la couleur des morts et des ancêtres, et ceux qui les représentent au cours des cérémonies d’initiation s’enduisent de kaolin. Ces cérémonies s’accompagnent de danses masquées, de ballets et de mimes. Les masques utilisés représentent le chef, les chasseurs.

L’art pendé se manifeste aussi dans les statues faîtières des cases nobles et la fabrication de cannes à effigies.

J. C.

 L. de Sousberghe, l’Art pende (Acad. royale de Belgique, Bruxelles, 1958) ; Aspects des structures sociales et politiques pende (Bujumbura, 1966).

Pendjab

Région d’Asie, partagée entre le Pākistān et l’Inde.


Le terme de Pendjab (Panjāb), utilisé depuis longtemps, désigne la partie la plus vivante du seuil entre les plaines de l’Indus et du Gange. Cette région présente une unité géographique certaine, et elle formait une province de l’Inde britannique. Mais son peuplement hétérogène lui valut d’être partagée entre l’Inde et le Pākistān. Une partie de l’ancien Pendjab, au sens large, constitue l’État indien qui porte ce nom.


Une région divisée

Entre la montagne himalayenne au nord, la vallée de l’Indus à l’ouest, celle de la Yamunā (Jumnā) à l’est et le grand désert indien au sud s’étend un immense espace de plus de 200 000 km2, qui présente une unité certaine à plusieurs égards.

Du point de vue morphologique, c’est un immense « piémont », constitué des alluvions de cinq rivières himalayennes (le terme de Pendjab signifie « Pays des cinq rivières »). Ces rivières, qui sont toutes des affluents de la rive gauche de l’Indus, sont d’ouest en est, la Jhelam, la Chenāb, la Rāvī, la Biās et la Sutlej (ou Satlej). La région a toujours constitué une voie de passage obligé entre la montagne himalayenne et la zone aride du nord-ouest du monde indien ; elle a donc été anciennement peuplée et parcourue par les grandes migrations de peuples venus de l’Asie centrale ou moyenne, en marche vers les grandes plaines de l’Hindoustan. De brillantes civilisations s’y sont implantées dès le début de l’histoire. L’emprise musulmane y a été précoce et profonde. Au xvie s., la religion des sikhs était fondée dans la ville pendjabi d’Amritsar. L’activité et l’esprit d’entreprise des sikhs allaient profondément marquer le Pendjab.

Pendant la seconde moitié du xixe s., de grands aménagements hydrauliques conférèrent au Pendjab une prospérité économique relative, qui ne s’est pas démentie depuis.

Mais la coexistence des sikhs, des musulmans et des hindous ne put se perpétuer au moment du partage de l’Inde. De très graves conflits se produisirent lorsque les sikhs choisirent d’être rattachés à la nouvelle république indienne. De sanglants massacres entraînèrent la fuite des musulmans vers l’ouest et celle des sikhs et des hindous vers l’est. Au total, plus de 5 millions de personnes migrèrent dans des conditions tragiques, et la frontière entre les deux nouveaux États fut établie le long de la Sutlej et de la Rāvī. Plus tard, les sikhs obtinrent dans le cadre de la fédération indienne un État à eux, qui porte le nom de Pendjab, les provinces hindoues ayant formé l’Haryana*.