Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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panneau (suite)

Caractéristiques

Les panneaux durs ont des densités variant de 0,50 à plus de 1 et se présentent en fortes dimensions. Les variations dimensionnelles en longueur et largeur sont faibles, de 15 à 20 fois moins élevées que celles du bois. Les résistances mécaniques sont variables suivant les catégories, de 150 à 600 kg/cm2 en flexion, de 100 à 300 kg/cm2 en traction.


Usages

Dans la construction ils trouvent des emplois très variés où ils ne restent presque jamais apparents, étant revêtus de peintures, de films plastiques, de tissus, etc. Ils sont employés en coffrage perdu, en sous-toiture, en plafonds acoustiques et décoratifs, en revêtements de cloisons, en lambris, etc. Ils sont également utilisés dans les constructions préfabriquées et agricoles ainsi que pour l’agencement des stands ou des magasins. Enfin, ils trouvent un usage dans divers secteurs : meubles, emballages, automobiles, jouets. Les panneaux offerts aux utilisateurs sont de plus en plus des panneaux spéciaux coupés à dimensions, usinés, aux surfaces finies de façons très variées.


Panneau de particules

Ce matériau est fabriqué sous pression à partir de particules de bois ou d’autres matières fibreuses lignocellulosiques (anas de lin, bagasse, etc.), avec ou sans apport de liant, les liants hydrauliques étant exclus. La classification de ces panneaux se fait selon :
— la matière première ;
— le procédé de fabrication (panneaux à plat ou extrudés) ;
— l’aspect des faces (brut, poncé) ;
— le traitement ;
— la forme (plan en général ou moulé).


Fabrication

La matière bois se présente soit sous forme de rondins, soit sous forme de noyaux de déroulage ou de chutes de placages. À peu près toutes les essences peuvent être utilisées : résineux et feuillus indigènes et quelques bois tropicaux. Il existe deux types généraux de fabrication.

Panneaux à plat
Ces panneaux, où toutes les particules sont disposées parallèlement à la surface du panneau, peuvent être soit homogènes si les copeaux ont tous les mêmes dimensions, soit à 3 couches, les copeaux sur chaque face étant différents sur le plan dimensionnel de ceux du centre du panneau.

• Fragmentation. Pour les bois ronds, des coupeuses attaquent toujours le bois dans un plan parallèle au sens des fibres, déterminant l’épaisseur du copeau, des fers perpendiculaires (lancettes) déterminant sa longueur ou sa largeur, la troisième dimension étant obtenue dans un broyeur. Pour un panneau à 3 couches, les copeaux de surface ont de 0,1 à 0,2 mm d’épaisseur, de 2 à 4 mm de largeur et de 10 à 12 mm de longueur, ceux de l’âme de 0,2 à 0,3 mm, de 4 à 8 mm et de 12 à 20 mm.

• Séchage. Suivant les cas, les copeaux doivent être séchés de 4 à 12 p. 100 d’humidité. Cette opération est réalisée dans divers types de séchoirs (à tambour, à plateaux, etc.) à des températures élevées pouvant atteindre 300 à 400 °C.

• Encollage. Les copeaux sont encollés dans des encolleuses diverses par pulvérisation de la colle (colles urée-formol ou phénol-formol souvent additionnées de charges). La quantité de colle utilisée est très faible, de 7 à 8 g de colle sèche pour 100 g de bois (collage par points).

• Conformation. Les copeaux encollés, dosés en poids et en volume, sont projetés sur une table de conformation de manière que leur répartition soit homogène. En général, la conformation est mécanique : trémies distributives animées d’un mouvement de va-et-vient sur des plaques ou distribution à débit constant sur un tapis animé d’un mouvement également constant. On obtient un gâteau ou « mat » de copeaux de forte épaisseur (environ de 10 à 12 cm pour un panneau fini de 20 mm d’épaisseur), et le mat est découpé en longueur déterminée.

• Pressage. Avant mise sous presse, les mats sont généralement soumis à un prépressage et introduits dans une presse à plateaux chauffants où ils sont traités à une température de 120 à 180 °C et à une pression de 15 kg/cm2 environ. La durée de pressage est de 5 à 10 mn pour les épaisseurs courantes.

• Mise à dimensions et finition. Après stockage d’une semaine environ, l’équarrissage des panneaux et éventuellement leur ponçage sont effectués.

• Panneaux extrudés
Dans ces panneaux, les copeaux sont placés perpendiculairement à la surface du panneau. Il existe un seul procédé de fabrication qui fait appel au pressage par extrusion en continu. Les copeaux utilisés obtenus par un broyeur à marteau sont assez grossiers. Leur collage s’effectue par simple mélange dans la colle. La conformation et le pressage sont combinés en une seule opération. Les copeaux encollés s’écoulent régulièrement dans une auge rectangulaire verticale à parois chauffantes, où ils sont bourrés périodiquement par un piston. Il y a un temps d’admission des copeaux et un temps de compression au rythme de 60 coups par minute environ. Dans l’intérieur de l’auge se trouvent des tubes chauffants permettant la polymérisation de la colle dans un court délai. La hauteur de l’auge est telle que le panneau est suffisamment polymérisé pour pouvoir être récupéré sur des glissières qui le conduisent à la position horizontale où il donne un ruban continu. Ce dernier est ensuite découpé en longueur. La vitesse d’avancement du panneau est d’environ 60 cm/mn. De structure particulière, le panneau est réalisé principalement en forte épaisseur et présente des vides cylindriques dans son intérieur correspondant à l’emplacement des tubes chauffants.


Caractéristiques

Les panneaux de particules à plat les plus utilisés ont en moyenne une masse volumique de 600 à 650 kg/m3 et des épaisseurs de 10 à 50 mm. Les variations en longueur et en largeur sont faibles, et les résistances mécaniques, bonnes. Il existe actuellement deux labels de qualité : C. T. B. P., destiné aux meubles, et C. T. B. H. pour la construction.