noblesse

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin nobilis, « connu, célèbre », « bien né ».

Philosophie Générale

Classe sociale perpétuée par hérédité ; dignité morale.

Le néoplatonisme chrétien, donnant à ce terme un sens ontologique, assimile la noblesse a un degré de perfection qui hiérarchise tous les êtres, les substances intellectuelles étant les plus nobles et les choses matérielles les plus viles. Au niveau politique et social, la noblesse désigne un ensemble d'individus dépositaires de privilèges, transmis de façon héréditaire. Dante remarque que la noblesse ne peut se transmettre par les semences, car ce sont les actions qui sont « nobles », le terme ne désignant les individus que par extension(1). Reprenant le néoplatonisme, il défend l'idée d'une noblesse intellectuelle contre celle de sang. La noblesse désigne alors une qualité éthique, que Kant considère comme une action vis-à-vis d'autrui respectant sa dignité d'être moral ; c'est aussi, en un sens figuré, ce qui suscite l'admiration(2).

Didier Ottaviani

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Dante A., Banquet, IV, in Œuvres complètes, trad. A. Pézard, Gallimard, Paris, La Pléiade, 1965.
  • 2 ↑ Kant, E., Critique de la faculté déjuger, § 29, Rem. génér., trad. A. Philonenko, Vrin, Paris, 1993.

→ éthique, morale, moralité, néoplatonisme