menteur (paradoxe du)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Logique

Sous sa forme dialectique initiale, le paradoxe du Menteur, attribué à Euclide s'énonce ainsi : « – Si j'affirme que je mens, est-ce que je dis la vérité ou est-ce que je mens ? – Tu dis la vérité. – Mais si je dis la vérité en affirmant que je mens, alors je mens. – Donc, tu mens. – Mais si je mens en affirmant que je mens, je dis la vérité »(1). Pour les Mégariques, il manifestait les limites de l'usage du discours rationnel. La redécouverte des antinomies au cœur de la logique nouvelle au début du xxe s. rappela son actualité. Russell en fait le paradigme des antinomies sémantiques et l'exprime simplement ainsi : « Je mens »(2). Le caractère tératologique de cette énonciation provient de ce qu'elle vaut pour elle-même. La théorie des types russellienne, imposant une hiérarchisation des propositions, écarte le cercle.

Denis Vernant

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Muller, R., Les Mégariques, fragment et témoignages, Vrin, Paris, 1985, p. 77.
  • 2 ↑ Russell, B., « La logique mathématique basée sur la théorie des types » (1908), trad. partielle in Logique et fondements des mathématiques (1850-1940) Anthologie, Rivenc, F., et de Rouilhan, P. (éd.), Payot, Paris, 1992, pp. 309-334.

→ antinomie, logique, paradoxe, types (théorie des)