atemporalité

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du latin temporalis, « temporaire », avec préfixe a- (du grec) privatif. En allemand : Zeitlosigkeit, de Zeit, « temps », et suffixe -los, « ce qui manque ».

Psychanalyse

Qualité des processus inconscients qui « ne sont pas ordonnés temporellement, ne se voient pas modifiés par le temps qui s'écoule, [auxquels] on ne peut pas appliquer la représentation du temps »(1).

Dès 1896, Freud pressent comme une qualité de l'inconscient le fait de se manifester sous forme d'impression actuelle, et non de souvenir (« Sur l'étiologie de l'hystérie »). Dans le rêve, la présence de vœux inconscients toujours actifs révèle leur caractère indestructible (l'Interprétation des rêves, 1900). La cure, visant à les rendre conscients, leur fait perdre leur actualité afin qu'ils soient reconnus comme passés.

Sans l'expliciter après 1920, Freud maintient la notion d'atemporalité, mais elle demeure paradoxale ; l'énergétique de l'inconscient le fait dépendre de facteurs temporels : « Ce qui objecte radicalement à l'atemporalité de l'inconscient est le principe de plaisir auquel il est soumis. »(2).

Benoît Auclerc

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Freud, S., Jenseits des Lustprinzips (1920), G.W. XIII, « Au-delà du principe de plaisir », O.C.F.P. XV, chap. 4, PUF, Paris, p. 299.
  • 2 ↑ Porte, M., « Atemporalité, histoire et sémiophysique », in Revue internationale d'histoire de la psychanalyse, 1993, no 6, PUF, Paris, p. 180.

→ action, après-coup, inconscient, principe, régression, répétition, transfert