épiphénomène
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
Du grec epiphainein, « se manifester ».
Métaphysique, Philosophie de l'Esprit
Phénomène mental (croyance, désir, émotion ou intention), dont on affirme qu'il n'a aucun pouvoir causal.
Des instances d'un type mental M (X veut lever le bras) sont régulièrement suivies par des instances d'un type physique P (le bras de X se lève). Pour l'épiphénoménaliste, dire que des instances M tendent à causer des instances P revient à commettre le sophisme post hoc, ergo propter hoc. C'est donc seulement à titre d'effets (de causes physiques) que des événements mentaux peuvent figurer dans le réseau des relations causales. Toute explication causale doit ainsi se faire en termes de propriétés physiques.
Remarquons aussi que si l'épiphénoménalisme est vrai, nous ne pouvons pas le dire, car une assertion est un acte de langage intentionnel et qu'une intention est supposée être un épiphénomène. La solution est peut-être de dire que si les phénomènes mentaux sont causaux, ce n'est pas en vertu de leur caractère mental, mais en fonction de leurs caractéristiques physiques.
Roger Pouivet
Notes bibliographiques
- Broad, C. D., The Mind and its Place in Nature, Routledge & Kegan, Londres, 1925.
- Davidson, D., Essays on Actions and Events, trad. fr. Actions et événements, PUF, Paris, 1993.
- Malcolm, N., « The Conceivability of Mechanism », Philosophical Review, 77, 1968.
