Jupiter

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Divinité romaine du ciel.

Jupiter est considéré comme le maître de la foudre et de l'orage, ainsi qu'en témoignent les épithètes Lucetius (« Qui produit la lumière ») et Elicius (« Qui envoie les éclairs »). Il est, dans la hiérarchie des divinités, celui qui occupe le sommet du Capitole, dans le temple le plus grand et le plus saint de la cité (temple dont l'édification est commandée par Lucius Tarquinius et achevé sous le règne de Tarquin le Superbe). L'anniversaire du temple tombe le 13 septembre, date importante, puisque c'est à ce jour que prennent leurs fonctions les nouveaux magistrats. Roi des dieux, donc, mais aussi protecteur des hommes et de l'État romain, il assure à celui-ci la stabilité et la pérennité, offrant à ceux-là son aide dans toutes les vicissitudes de la vie quotidienne, mais n'hésitant pas non plus à les « foudroyer » lorsqu'ils manquent à leur parole.

Dieu politique, essentiellement patricien, garant des lois, lui qui « par sa foudre sanctionne les traités », maître des serments (fides), Jupiter est Stator, ou Stésios – épiclèse grecque – (« Celui qui soutient ») par son pouvoir magique de redonner courage aux soldats romains, et de les amener à la victoire (après que les fétiaux ont demandé au dieu de légitimer leur marche punitive contre l'ennemi). On offre alors, sur le Capitule, les dépouilles opimes (opima spolia) à Jupiter Feretrius, ou Lapis, car Jupiter y est représenté par un silex, pierre à étincelles. Associé à Mars et à Quirinus à l'époque archaïque, Jupiter est l'instrument de la royauté. Vers la fin du vie siècle, avec l'institution de la république, il compose la triade capitoline aux côtés de Junon et Minerve ; vénéré alors sous le surnom d'Optimus Maximus, il reflète la prééminence de la cité et de son peuple. Certains empereurs (Trajan, Domitien, Dioclétien) n'hésitent pas à prendre le surnom d'Optimus, titre qui accroît leur prestige. Commode « crée » un Jupiter Exsupersanctissimus, dieu unique et universel, placé au-dessus de tout. Auguste (Octavien), s'il vénère Apollon, n'en prétend pas moins descendre de Jupiter ; le 1er septembre 22 av. J.-C., il consacre un temple à Jupiter Tonnant (Tonans) sur le Capitole parce qu'il a été épargné par la foudre.

Désigné par le grand pontife (dont la charge est créée par Numa Pompilius, également à l'origine de l'institution des flamines), le flamine de Jupiter, le flamen Dialis, est assurément le plus important. Responsable des offices religieux de la royauté, il est soumis à des exigences très strictes dans sa vie de tous les jours et ce, afin de conserver un état de pureté permanent ; n'étant pas guerrier, il lui est, par exemple, interdit de monter à cheval et de quitter Rome ; ainsi, la cité est constamment sous la protection de Jupiter ; le mariage lui est imposé et son épouse, la flaminica, l'assiste dans son sacerdoce.

On fête Jupiter aux ides, et le chêne, arbre qui attire la foudre, lui est consacré. Par ailleurs, tout endroit frappé par la foudre est considéré comme sacré, interdit de ce fait aux profanes. À partir de 366 av. J.-C., les ludi romani (créés par Tarquin l'Ancien) se déroulent chaque année, présidés par les édiles curules ; l'année 216 voit la création des ludi plebeii, cette fois présidés par des édiles de la plèbe.

En tant que souverain tout-puissant, Jupiter est identifié à Zeus.

Voir aussi : Zeus, flamine, Religion des Romains