Capanée

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

L'un des Sept Chefs devant Thèbes.

Il n'est pas aisé de brosser un portrait de ce guerrier, tant les descriptions qui le concernent sont différentes, voire contradictoires. Fils d'Hipponoos et d'Astynomé, descendant de Proétos, il est présenté comme un géant à l'aspect monstrueux, contempteur des dieux, longtemps impuni.

Devant attaquer Thèbes par la porte d'Électre, plein de suffisance, il appuie une échelle contre les murs de la ville et se met à en gravir les échelons, proclamant haut et fort que Zeus lui-même ne l'empêchera pas de s'emparer de la cité.

Le dieu des dieux foudroie Capanée dont la chute provoque une grande panique parmi les assaillants qui battent en retraite. Cet assaut rappelle celui du ciel par les Géants, d'autant mieux qu'Eschyle qualifie Capanée de « géant ». Mais on a supposé aussi qu'en agissant ainsi, le guerrier voulait imiter Zeus : il est armé de deux torches, dont l'une représente le tonnerre et l'autre la foudre. Et sa mort rappelle alors celle de Salmonée.

Pourtant Euripide, par la bouche d'Adraste, brosse de Capanée un portrait plutôt flatteur : c'est un homme qui, malgré sa fortune, sait rester simple et sans la moindre vanité ; il est un ami véritable sur lequel on peut toujours compter, ne manquant pas d'un certain sens de la justice qui fait peu de cas des dieux. Il montre du courage après que l'enfant Opheltès-Archémoros a été tué par un serpent qu'Hippomédon n'a pu écraser sous un roc. Cependant, il est fier et impulsif. Lors des jeux organisés par Adraste, après la mort du petit Archémoros, Capanée lutte avec le Laconien Alcidamas, plus jeune et sans doute plus rusé que lui, mais aussi plus fragile physiquement. L'orgueil et la fougue de Capanée sont excités au point qu'Adraste doit intervenir pour éviter qu'il ne massacre son adversaire. Intervention que Capanée, dans son enthousiasme morbide, ne comprend pas.

Lorsque, après sa mort, on brûle le corps de Capanée, Évadné, sa femme, se jette dans le bûcher. Peut-être se tue-t-elle avec les flèches de son mari.

Sthénélos, leur fils, fait partie des Épigones qui, dix années plus tard, marchent à nouveau contre Thèbes.

Voir aussi : Évadné, Sthénélos (Variante 2)