Atys
(Variantes : Attys)
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
1. Fils du roi Crésus.
Le roi Crésus a deux fils, l'un, sourd et muet, auquel il n'accorde que peu d'attention, et l'autre doté d'une vigueur et d'un courage exceptionnels, prénommé Atys. Un songe annonce au roi qu'Atys mourra, frappé d'une pointe de fer. Effrayé, Crésus commence par choisir une épouse pour son fils qu'il éloigne du même coup des armées lydiennes ; il fait ensuite retirer des murs toutes les armes, de crainte que l'une d'elles ne se décroche et ne tombe sur son enfant. Même la garde armée, qui l'escorte, reçoit l'ordre de se tenir à bonne distance.
C'est alors qu'Adraste, meurtrier involontaire de son propre frère, se réfugie auprès du roi Crésus pour être purifié. Crésus l'accueille généreusement, le purifie et lui accorde l'hospitalité.
Un sanglier apparaît en Mysie, sur le mont Olympe. Il descend de la montagne, ravageant les champs, et écrasant les hommes qui tentent de lui résister. Des messagers viennent trouver leur souverain et le prient de mettre tout en œuvre pour débarrasser la région de l'animal. Se rappelant son rêve, Crésus, s'il promet de faire abattre le sanglier, se refuse à choisir Atys comme chef de l'expédition. Mais Atys est fier. Les arguments de son père ne le convainquent pas ; le songe évoque une pointe de fer, non une dent de sanglier. Qu'à cela ne tienne : Crésus prie Adraste de se joindre à l'expédition et de veiller sur son fils. Lorsqu'ils aperçoivent le sanglier, sur le mont Olympe, Adraste lance son javelot ; il manque la bête et atteint mortellement Atys. Bouleversé par la mort de son fils, Crésus, après avoir un instant songé à brûler vif Adraste, pardonne néanmoins au meurtrier dont les regrets lui semblent sincères – si sincères qu'Adraste demande lui-même à être égorgé sur le tombeau de sa jeune victime. Crésus s'en prend alors au seul destin ; Adraste, s'estimant le plus malheureux des hommes, se suicide sur la tombe d'Atys.
Voir aussi : Adraste
2. Fils de Masnès et de Callithéa, descendant de Zeus, d'Héraclès et d'Omphale.
Atys règne sur la Lydie. Lorsque la famine s'abat sur la région, les habitants, qui ne savent comment la contrer, imaginent quelques dérivatifs : c'est ainsi qu'ils inventent les dés, les osselets et mettent au point différents jeux de balle. Un jour ils mangent, un jour ils jouent. Le fléau s'éternisant, Atys répartit son peuple en deux groupes et le sort désigne celui qui s'expatriera, emmené par son propre fils, Tyrrhénos. Ces exilés changent leur nom de Lydiens en Tyrrhéniens. Ils sont les premiers Étrusques (xiiie siècle av. J.-C.).
Voir aussi : Tyrrhénos
3. Compagnon d'enfance et fiancé d'Ismène.
Atys n'est décidément pas fait pour le combat. Néanmoins, par amour pour la jeune fille, il défend la citadelle de Thèbes alors assiégée par les Sept Chefs. Sa candeur le pousse à affronter le héros Tydée. Tydée non seulement ne fait qu'une bouchée du jeune homme mais, jugeant qu'il n'est pas un adversaire digne de lui, dédaigne ses dépouilles.
4. Personnage l'Énéide, dont les Atii du Latium tirent leur origine.