ecclésia

Dans presque toutes les cités grecques, des assemblées des citoyens avaient lieu, désignées par les noms d'agora, d'apella (→ Sparte), d'halia (pays doriens) ou d'ecclésia.

1. Composition

À Athènes, l'ecclésia se compose en principe de tous les Athéniens en possession de leurs civiques et ayant passé l'âge de l'éphébie (entre 18 et 20 ans). À l'époque classique (vie-ive s. avant J.-C.), le nombre des citoyens a varié entre 20 000 et 40 000, mais il y a rarement plus de 3 000 ou 4 000 participants à l'ecclésia (certaines délibérations demandent néanmoins un quorum de 6 000).

Les riches se montrent peu, et l'indemnité de présence, d'une, puis de trois oboles (misthos ekklésistikos), instituée vers 395 avant J.-C. attire les pauvres et les oisifs.

L'ecclésia a siégé successivement à l'Agora, la place publique où se situait le centre de la vie administrative et religieuses de la cité, puis sur la Pnyx, et au théâtre de Dionysos.

2. Fonctionnement

Il y a d'abord dix séances par an, puis une quarantaine. Chacune d'elles a un ordre du jour bien déterminé ; des séances extraordinaires s'ajoutent aux séances régulières. À l'heure de la séance, les archers scythes rabattent vers la Pnyx la foule attardée dans les rues, au moyen d'une corde qui marque de vermillon ceux qu'elle touche.

L'assemblée a d'abord été présidée par l'épistate des prytanes (délégués administratifs issus des membres de la boulê, la haute assemblée de la cité), puis par un bureau de neuf membres (proèdres) tirés au sort et dirigés eux-mêmes par leur épistate.

Après le sacrifice et l'examen des présages, le héraut (messager), dans le cas d'un débat législatif, lit le projet de décret, dû à l'initiative de la boulê ; les orateurs ordinaires en débattent, et l'on vote, le plus souvent à main levée.

3. Pouvoirs

L'ecclésia athénienne a des pouvoirs très étendus : elle décide de la paix et de la guerre, vote des lois, peut enlever à un Athénien ses droits de citoyen (atimie) ou décider d'entamer une procédure d'ostracisme (bannissement), élit les magistrats et les contrôle étroitement.

Elle perdra de son importance à l'époque hellénistique (→ monde hellénistique) et surtout après la réforme de Constitution d'Athènes par Sulla.

Pour en savoir plus, voir l'article histoire de la Grèce antique.