Canada : population

Canada
Canada

  • Population : 38 246 108 hab. (2021)
  • Densité : 3 hab./km2
  • Part de la population urbaine (2022) : 82 %
  • Structure de la population par âge (2022) :
    ● moins de 15 ans : 16 %
    ● 15-65 ans : 65 %
    ● plus de 65 ans : 19 %
  • Taux de natalité (2022) : 10 ‰
  • Taux de mortalité (2022) : 8 ‰
  • Taux de mortalité infantile (2022) : 5 ‰
  • Espérance de vie (2022) :
    ● hommes : 80 ans
    ● femmes : 84 ans

Au deuxième rang dans le monde pour la superficie, précédé par la Russie, le Canada se situe seulement autour de la trente-huitième place pour la population. Ainsi, bien que plus vaste que les États-Unis (Alaska inclus), le Canada est neuf fois moins peuplé. Occupant environ 7 % des terres émergées, il compte moins de 0,5 % de la population mondiale. Cette opposition l'individualise : seule l'Australie peut lui être comparée. Le climat, de plus en plus rude vers le nord au-delà du 50e parallèle (sur le bouclier à l'est, dans les Rocheuses à l'ouest), explique cette faiblesse de la densité moyenne (3 hab./km2). La population se concentre sur 15 % du territoire, surtout dans la vallée du Saint-Laurent et sur le pourtour des lacs Huron et Ontario (provinces de l'Ontario et du Québec). Le peuplement est plus diffus ailleurs : rural dans la prairie centrale, limité à quelques villes dans les montagnes Rocheuses et sur le littoral pacifique. Cette population est urbanisée à 82 %, avec notamment trois agglomérations millionnaires (Toronto, Montréal et Vancouver). Son accroissement est plus lent en raison du ralentissement de l'immigration et surtout de la chute du taux de natalité. Héritage de l'histoire, cette population se caractérise par le dualisme anglophones (globalement largement majoritaires) / francophones (près de 30 % de la population totale, mais plus de 80 % au Québec).

1. Évolution démographique

Le Canada comptait 3,6 millions d'habitants en 1871, plus de 7 millions en 1911, puis 14 millions en 1951, pour plus de 35 millions aujourd'hui. Le pays a bénéficié d'un accroissement naturel longtemps élevé et des apports plus ou moins continus de l'immigration. Cet essor spectaculaire s'est cependant essoufflé de 1996 à 2000, où la population n'a crû que de 4 % ; c'est, avec ceux de la Grande Dépression des années 1930 et ceux du début des années 1980, le taux le plus bas enregistré au cours du xxes., loin derrière la performance, pour la même période, des États-Unis (+ 5,5 %).

Les provinces et les territoires du Canada

DIVISIONS ADMINISTRATIVES DU CANADA

Province ou territoire*

Superficie
(en km2)

Population
(recensement de 2011)

Capitale

Terre-Neuve-et-Labrador

406 000

514 536

Saint John's

Île-du-Prince-Édouard

5 657

140 204

Charlottetown

Nouvelle-Écosse

55 490

921 727

Halifax

Nouveau-Brunswick

73 437

751 171

Fredericton

Québec

1 540 680

7 903 001

Québec

Ontario

1 068 582

12 851 821

Toronto

Manitoba

650 000

1 208 268

Winnipeg

Saskatchewan

652 000

1 033 381

Regina

Alberta

661 000

3 645 257

Edmonton

Colombie britannique

950 000

4 400 057

Victoria

Yukon*

482 515

33 897

Whitehorse

Territoires du Nord-Ouest*

1 480 000

41 462

Yellowknife

Nunavut*

1 900 000

31 906

Iqaluit

La taille de la famille n'a pas cessé de décliner au cours du dernier demi-siècle : d'une moyenne de 4 enfants par femme dans les années 1950, le taux de fécondité est tombé en deçà du seuil de renouvellement des générations et il se situe aujourd'hui autour de 1,6. L' espérance de vie est de 78 ans (3e rang mondial) pour les hommes et de 83 ans (4e rang mondial) pour les femmes. Les moins de 15 ans représentent 18 % de la population totale, les plus de 65 ans 13 % de celle-ci : le vieillissement de la population est contrebalancé par l'arrivée constante de jeunes immigrants.

2. Peuplement et immigration

Peuplé à l'origine d'un demi million d'Amérindiens environ, le Canada est un pays d'immigrants. Entre 1850 et 2000, le pays a enregistré 14 millions d'arrivées, contre un peu plus de 9 millions de départs (à destination des États-Unis le plus souvent). Les flux se sont contractés dans les années 1980, mais, avec la période de prospérité qui s'est ouverte en 1992, les contingents ont plus que doublé, pour dépasser les 200 000 entrées par an (280 000 en 2001). Le gouvernement fédéral et certaines provinces encouragent cette immigration composée essentiellement de jeunes actifs formés dans leurs pays d'origine, ce qui permet d'éviter que le creusement de la pyramide des âges ne devienne préjudiciable à l'activité du pays et laisse les autorités envisager avec une certaine confiance la question du renouvellement de la génération née du baby-boom de l'après-guerre ainsi que celle des retraites.

Dans les années 1960, 70 % des nouveaux venus étaient originaires d'Europe : ils sont maintenant très minoritaires par rapport aux personnes venant d'Asie. L'Ontario et la Colombie-Britannique viennent en tête pour le nombre des immigrants récents, toutes origines confondues. La société canadienne est multiculturelle, décomptant aujourd'hui plus de 200 origines ethniques de ses habitants. Reste que, comme pour nombre d'autres actifs, l'attrait exercé par le grand voisin se fait sentir et que pour certains postulants, le Canada n'est rien d'autre qu'une porte d'entrée privilégiée vers les États-Unis.

3. Composition de la population

La communauté autochtone (Amérindiens, Inuit, métis), forte de 1 173000 membres (répartis en plus de 600  groupes), est en progression rapide du fait d'une forte fécondité (2,7 enfants par femme). Elle vit dans 2 370 réserves, représentant au total une superficie de 26 700 km2, et fait valoir des revendications territoriales depuis la fin des années 1960. Celles-ci rencontrent un certain succès depuis 1974. Ainsi par l'accord du Nunavut de 1990, entré en vigueur en 1993, les Inuits de l'Arctique de l'Est sont devenus propriétaires d'une zone de 350 000 km2 dans le district de Keewatin (Territoires du Nord-Ouest). Ils disposent, depuis avril 1999, d'un territoire de 1 900 000 km2 (représentant près de 1/5e du pays et comprenant notamment la majorité des îles de l'Arctique canadien), peuplé de 29 000 habitants à 85 % inuit. La nouvelle entité est dotée d'une assemblée législative et d'un gouvernement autonome auquel sont dévolues la responsabilité de la santé ainsi que la gestion des services sociaux, du logement, de la justice, de la langue, de l'éducation, de la culture…

On distingue, aux côtés des Amérindiens, les deux « peuples fondateurs », d'origine française et britannique, et les Néo-Canadiens, de provenance variée. Privé d'immigration française après 1763, le groupe francophone a longtemps maintenu sa position relative autour de 30 % de la population totale, grâce à un accroissement naturel très élevé venant compenser l'immigration britannique. Mais l'effondrement de la natalité depuis le début des années 1960 s'est traduit par le recul de l'élément français ; 16 % de la population canadienne seulement donne comme origine ethnique « français ». Les francophones vivent, très majoritairement , au Québec ; ils forment une minorité dans l'Ontario et le Nouveau-Brunswick (où réside la minorité acadienne), ainsi que de petits groupes dans les provinces de l'Ouest. Malgré une immigration continue, l'élément britannique ne représente plus, quant à lui, que 36 % des Canadiens (60 % en 1871), . Il domine dans les Provinces maritimes, l'Ontario et la Colombie-Britannique ; présent au Québec, il se maintient dans quelques comtés et certains quartiers de Montréal.

Le groupe néo-canadien, n'a cessé de croître. Dans le recensement de 2006, cinq groupes dépassent le million de personnes. les Allemands sont depuis longtemps les plus nombreux (3 180 000), suivis par les Italiens (1 445 000), les Chinois (1 346 000), les Ukrainiens (1 209 000), les Néerlandais (1 036 000), tandis que les Polonais et les Indiens de l'Inde dépassent 950 000 personnes. Mis à part les colonies italienne, haïtienne et arabe du Québec, les Néo-Canadiens se sont fixés dans l'Ontario et dans les provinces de l'Ouest, jusqu'en Colombie-Britannique. Les descendants des immigrants européens sont nombreux dans les provinces centrales (Manitoba, Saskatchewan, Alberta), tandis que les Asiatiques se concentrent sur la façade pacifique (Colombie-Britannique) et dans l'Ontario.

Le Canada est une nation bilingue : en 1969, le français a acquis, à côté de l'anglais, le statut de langue officielle : 57 % des Canadiens déclarent l'anglais comme langue maternelle, 22 % le français, 21 %, enfin, une autre langue. Par ailleurs, 43 % de la population se dit catholique, 29 % protestante, 16 % adepte d'une autre religion, selon des données de 2001.

4. Répartition de la population

Plus vaste que les États-Unis (Alaska inclus), le Canada est neuf fois moins peuplé. La population se concentre sur 13 à 14 % du territoire, surtout dans la vallée du Saint-Laurent et sur le pourtour des lacs Huron et Ontario. Le peuplement est plus diffus ailleurs : rural dans la Prairie centrale, limité à quelques villes dans les montagnes Rocheuses et sur le littoral pacifique. Plus de 90 % du territoire sont habités de façon sporadique ou ponctuelle, voire déserts. L'espace occupé réellement comprend le sud littoral et intérieur de la Colombie-Britannique, les Prairies, la région laurentienne, les côtes, vallées et plaines des provinces atlantiques, domaines séparés par des obstacles naturels et mal reliés entre eux. À l'exception de l'île du Prince-Édouard, toutes les provinces ont une majorité de population urbaine. Toronto, Montréal, Ottawa, Québec dominent à l'est.

La concentration urbaine est très marquée dans l'Ouest : Winnipeg rassemble plus de la moitié de la population du Manitoba, Edmonton et Calgary la moitié de l'Alberta, Vancouver les deux tiers de la Colombie-Britannique. Ces villes-centres attirent immigrants internationaux et nouveaux-venus issus des autres provinces.

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Canada et activités économiques du Canada.