Tout autre.
Dans tout autre, tout est adjectif et variable quand il se rapporte au nom et signifie « n'importe quel » ; le nom peut alors s'intercaler entre tout et autre : citez-moi toute autre chose qui vous ferait plaisir (= toute chose autre) ; toute autre personne en aurait fait autant (= toute personne autre).
Tout est adverbe et invariable s'il modifie l'adjectif autre : c'est tout autre chose qui m'aurait fait plaisir (= tout à fait autre chose) ; je vous demande tout autre chose. - Il est également adverbe et invariable dans un tout autre, une tout autre : c'est une tout autre affaire (= une affaire bien différente) ; ce modèle présente de tout autres caractéristiques.
Tout répété. Si une phrase comporte plusieurs sujets au singulier précédés chacun de tout (au sens de « chaque »), le verbe s'accorde avec le dernier sujet : toute bicyclette, tout cyclomoteur, toute motocyclette doit emprunter le passage réservé aux deux-roues.
Tout devant un titre d'œuvre. Tout reste invariable quand il précède l'article masculin le ou les ou un déterminant masculin faisant partie du titre, ou quand le titre ne contient pas d'article : j'ai relu tout « l'Assommoir », tout « Un tramway nommé Désir », tout « les Misérables », tout « Mes prisons », tout « Madame Bovary ». - Devant l'article ou un déterminant féminin, l'accord se fait généralement, surtout au singulier : relire toute « la Chartreuse de Parme », toute « la Porte étroite » ; au pluriel, l'accord est aujourd'hui le plus fréquent, mais on trouve encore parfois tout invariable : connaître toutes « les Fleurs du mal » (ou tout « les Fleurs du mal ») par cœur. - Quand le titre ne commence pas par un article ou un déterminant, tout reste invariable : je ne me rappelle pas tout « Crime et châtiment » ; je dois apprendre tout « Andromaque ».
Tout devant un nom d'auteur employé par métonymie pour désigner l'œuvre. Tout reste invariable, que le nom désigne un homme ou une femme : elle avait lu tout Voltaire (toute l'œuvre de Voltaire), tout Yourcenar (toute l'œuvre de Marguerite Yourcenar).
Tout devant un nom de ville. Placé immédiatement avant un nom de ville féminin, tout reste invariable, ainsi que les mots qui s'y rapportent, si le nom de la ville désigne les habitants : tout La Rochelle soutenait son maire (= la population entière) ; il s'accorde si le nom de la ville désigne le lieu, les constructions, etc. : le soir, toute La Rochelle est illuminée (= toutes les rues, tous les monuments).
Tout ce qu'il y a de (+ nom au pluriel). L'accord du verbe se fait aujourd'hui au singulier : tout ce qu'il y a de diplomates à Paris a été convié à l'Élysée.
remarque
Dans la langue classique et jusqu'au xixe s., l'accord se faisait au pluriel.
Tout ce qu'il y a de plus (+ adjectif) = extrêmement, très. L'accord se fait le plus souvent au masculin singulier : ces ustensiles sont tout ce qu'il y a de plus utile ; elle est tout ce qu'il y a de plus naïf. Mais l'accord en genre et en nombre est également assez fréquent : elles sont tout ce qu'il y a de plus sérieuses.
Tout ce qu'il y a de plus est souvent considéré comme une locution figée dans laquelle a reste au présent, même si le verbe de la principale est à un autre temps : maquillée comme ça, vous serez tout ce qu'il y a de plus jolie ; il semblait tout ce qu'il y a de plus content de lui.