Le mécontentement engendré par l'aggravation de la crise industrielle, la montée du chômage, qui, malgré les subventions versées aux entreprises et la création de dizaines de milliers d'emplois de dépannage, atteint son niveau le plus élevé depuis vingt ans (environ 4 % de la main-d'œuvre), et l'incapacité des trois partis bourgeois à s'entendre sur une politique commune sont les raisons principales du net succès de la gauche. À droite, on observe une nouvelle poussée des conservateurs et la déroute des libéraux, qui perdent presque la moitié de leur électoral.

Pour sortir la Suède de la stagnation économique, le gouvernement social-démocrate minoritaire d'Olof Palme présente le 8 octobre un programme choc. Afin de renforcer la compétitivité des entreprises, qui ne cessent de céder du terrain sur les marchés étrangers, la couronne est dévaluée de 16 %, ce qui provoque la colère des Finlandais, des Norvégiens et des Danois. Les investissements publics sont relancés dans les secteurs des transports, de l'énergie et du bâtiment.

Les Suédois sont appelés à consentir des sacrifices, la priorité devant être donnée à la modernisation de l'industrie et à l'emploi. Cette politique d'austérité offensive, qui doit entraîner une baisse du pouvoir d'achat de l'ordre de 4 % en 1983, est approuvée sans broncher par les syndicats, qui ont obtenu en contrepartie le rétablissement des avantages sociaux supprimés par l'ancien gouvernement bourgeois de Thorbjörn Fälldin. Selon les sociaux-démocrates, les effets positifs de ce plan de relance ne se manifesteront vraiment qu'en 1984.

Sous-marins

En politique étrangère, le nouveau gouvernement met l'accent sur les questions relatives au désarmement. Le chef de la diplomatie suédoise, Lennart Bodstroem, demande en décembre l'ouverture de consultations pour la création d'une zone dénucléarisée en Europe centrale, qui s'étendrait sur 150 km de part et d'autre du rideau de fer. Parallèlement, le vieux projet de zone dénucléarisée nordique est relancé. Mais les propositions suédoises sont jugées irréalistes par le Danemark et la Norvège, qui sont membres du pacte atlantique et qui notent que des submersibles soviétiques, porteurs de charges atomiques, naviguent régulièrement en mer Baltique.

Les violations des eaux territoriales suédoises se multiplient et deviennent gênantes pour les responsables de la défense. Début octobre, un nouveau mystérieux sous-marin étranger est surpris à proximité de la plus secrète des bases navales suédoises de la Baltique, dans l'archipel de Stockholm. Traqué nuit et jour pendant près de deux semaines, le bâtiment intrus parvient à s'échapper, sans être identifié.

Suisse

Berne. 6 370 000. 154. – 0,3 %.
Économie. PIB (78) : 13 335. Énerg. (80) : 3 708. CE (78) : 28 %. P (78) : 151.
Transports. (78) : 9 274 M pass./km, 6 618 Mt/km. (*78) : 2 054 900 + 288 000. (*80) : 311 000 tjb. (78) : 10 102 pass./km.
Information. (77) : 91 quotidiens. Tirage global : 2 622 000. (76) : 2 108 000. (76) : 1 809 000. (77) : 183 800 fauteuils. (78) : 4 292 000.
Santé. (77) : 12 715. Mté inf. (79) : 8,6.
Éducation. (77). Prim. : 502 337. Sec. et techn. : 443 711. Sup. (75) : 64 720.
Armée.  : *20 500.
Institutions. République confédérale. Constitution de 1874. Président de la Confédération : Fritz Honegger, élu le 9 décembre 1981. Vice-président : Pierre Aubert.

L'inflation est vaincue le chômage s'étend

Un jour de septembre 1982, les Suisses reçoivent de l'administration fédérale une information d'un genre inhabituel. On s'est trompé — un peu — dans le calcul de la hausse des prix. On l'a surestimée. Il faudra donc adopter, dès 1983, une méthode moins pessimiste.

Le chiffre de 5,6 %, qui représente le taux d'inflation pour l'année 1982, paraît dès lors d'autant plus modeste que, selon Berne, il contient une part... d'exagération. Mais la joie n'éclate pas dans les chaumières. Loin de là. Si le moteur ne chauffe pas, c'est qu'il a tendance à caler. Faillites et licenciements se succèdent à un rythme accéléré. Le pays apprend, le 8 décembre, qu'il a franchi le cap des 20 000 chômeurs complets. En valeur relative, c'est encore le résultat le moins sombre d'Europe : 0,7 %. Mais il faut, pour apprécier le ralentissement, faire la part des travailleurs étrangers qui ne sont pas revenus. En outre, la statistique des chômeurs partiels progresse rapidement : 65 000 à Noël.