Journal de l'année Édition 2003 2003Éd. 2003

Seuls quelques commentateurs avaient osé dévoiler ses penchants dépensiers et sa petite faiblesse pour le gin tonic. L'annonce du déficit de 4 millions de livres de ses finances avait fini par filtrer. Élisabeth avait été la première à comprendre l'importance de l'image pour la monarchie. Certains lui reprochaient d'ailleurs d'en jouer. Pour elle, « la monarchie était la profession la plus ardue dont les membres ne peuvent échapper à leur destin ». C'est pourquoi, après avoir béni l'union du prince Charles, son petit-fils préféré, et de Lady Diana, elle avait reproché à cette dernière de ne pas se plier aux devoirs de la fonction. Eurosceptique notoire, elle s'était opposée à toute modernisation du système monarchique, qu'il s'agisse de l'ouverture au public du palais de Buckingham ou de l'assujettissement du souverain à l'impôt. On la disait proche en idées du parti conservateur. Sa disparition assombrit encore un peu plus le jubilé de l'accession au trône d'Élisabeth II, pourtant organisé en grande pompe pour affermir la place de la monarchie au cœur de la nation.

Céline Cabourg

« Queen Mum » en dates

– 4 août 1900 : naissance d'Élisabeth Bowes-Lyon.

– 26 avril 1923 : Élisabeth épouse Albert, duc d'York, futur George VI.

– 21 avril 1926 : naissance de sa fille Élisabeth, future Élisabeth II.

– 21 août 1930 : naissance de sa fille Margaret.

– 10 décembre 1936 : abdication d'Édouard VIII.

– 12 mai 1937 : George VI est couronné roi.

– Septembre 1940 : début du « blitz », le bombardement de Londres par l'aviation allemande.

– 6 février 1952 : mort de George VI ; Élisabeth est veuve à 51 ans.

– 4 août 2000 : Élisabeth fête son centenaire.

– 9 février 2002 : décès de la princesse Margaret.

– 30 mars 2002 : décès de Queen Mum.

– Juin 2002 : fêtes du jubilé de la reine Élisabeth II.