Journal de l'année Édition 2002 2002Éd. 2002

Le 18 février, un communiqué du CNRD revendique l'assassinat de Kabila, destiné à « mettre un terme à son aventure sanguinaire, à la fois pour venger nos camarades et pour lever tout obstacle à l'ouverture de négociations ». La référence à l'élimination d'André Kisase Ngandu ainsi qu'aux plus récentes exécutions de responsables originaires de l'est du pays est implicite. La rigidité de Kabila, incapable de faire la paix tant à l'intérieur de son propre pays qu'avec les autres pays belligérants, est également visée.

Christophe Péry

Un ton nouveau

Le premier discours radiotélévisé de Joseph Kabila, le 26, surprend par son ton nouveau. Le jeune président évoque la nécessité d'« examiner les moyens de relancer les accords de Lusaka » signés en juillet mais jamais appliqués. Il plaide en faveur d'« un renforcement de l'État de droit et de la bonne gouvernance » et appelle de ses vœux des « élections libres et transparentes ». Rompant avec l'isolationnisme de son père, il réclame l'assistance de la communauté financière internationale et appelle de ses vœux l'établissement de meilleures relations avec l'Union européenne, la France et la Belgique, ancienne puissance coloniale. Le 31 janvier, il est à Paris, le 1er et le 2 février à Washington et le 3 à Bruxelles...

Le 22 février, l'ONU s'engouffre dans la brèche. Le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité la résolution 1341 – rédigée par la France –, qui prévoit un retrait des belligérants de part et d'autre de la ligne de front, et qui impose aux forces étrangères de fournir un calendrier de rapatriement de leurs troupes, qui devrait être achevé dans un délai de six mois. La démobilisation et le désarmement des milices hutues sont également exigés. Par ailleurs, la résolution préconise l'ouverture d'un dialogue entre le régime et son opposition.