Les escrimeurs n'ont pas frappé où on les attendait. L'épéiste Laura Flessel, favorite pour conserver le titre acquis à Atlanta, a dû se contenter du bronze et, par équipes, les championnes olympiques françaises ont bu la tasse alors que les fleurettistes masculins décrochaient l'or. À la Russie, la France et l'Italie, nations traditionnelles de l'escrime, sont venus s'ajouter, c'est une nouveauté, des pays asiatiques comme la Corée du Sud ou la Chine, récemment convertis aux armes.

Dans le vélodrome, les pistards français ont confirmé leur suprématie. Felicia Ballanger, en remportant deux médailles d'or individuelles, a assis son statut d'intouchable du sprint alors que chez les hommes, Laurent Gané et Florian Rousseau ont payé leur rivalité dans l'épreuve de vitesse, se consolant avec le titre par équipes et, pour Rousseau, l'or inattendu du keirin. Mais la grande vedette des épreuves de cyclisme restera la Néerlandaise Leontien Van Moorsel, victorieuse en poursuite individuelle, dans l'épreuve en ligne et le contre-la-montre, et deuxième de la course aux points.

Redgrave et Fischer au panthéon

Hyper dominatrices en gymnastique, victorieuses du concours par équipes et de l'épreuve individuelle, les gymnastes roumaines ont toutefois pâti du déclassement d'Andrea Raducan, qui ne garda que quelques heures sa médaille d'or du concours général pour avoir pris de l'éphédrine (produit banni des listes du CIO) afin de soigner un rhume. Chez les hommes, Russes et Chinois se sont disputé la suprématie alors que les Français Éric Poujade (cheval d'arçons) et Benjamin Varonian (barre fixe) offraient à la France une médaille d'argent historique. En basket, les Tricolores se sont également surpassés, faisant même un temps jeu égal avec les Américains en finale avant de céder pour se contenter d'un titre de vice-champions olympiques.

Dans des disciplines plus confidentielles, des héros méconnus ont accompli de véritables exploits. Le lanceur de javelot tchèque Jan Zelezny a ainsi remporté un troisième titre consécutif de même que le boxeur cubain Félix Savon. Le Britannique Steven Redgrave, plus grand rameur de l'histoire, a conquis lui une cinquième médaille d'or avec le quatre sans barreur. Deux de moins que la kayakiste allemande Birgit Fischer, en piste depuis les Jeux de 1980. D'autres champions, venus glaner en Australie un énième titre olympique, ont en revanche échoué dans leur quête. C'est le cas de l'haltérophile turc Suleymanoglu ou du lutteur russe Alexandre Karelin, tous deux médaillés d'or en 1988, 1992, et 1996.

Encore des scandales

Les Jeux n'ont pas été épargnés par les scandales liés au dopage. Avant même le début des épreuves, une quarantaine de sportifs avaient été suspendus ou s'étaient retirés d'eux-mêmes : 27 Chinois ont ainsi renoncé au voyage, et notamment l'intégralité des athlètes entraînées par le fameux Ma Junren aux méthodes d'entraînement si contestées. Outre la Chine, la Hongrie, la République tchèque, la Bulgarie, la Roumanie, le Canada, l'Italie, le Maroc, l'Ouzbékistan... ont fait les frais de la politique de renforcement des contrôles préventifs annoncée par le CIO.

Malgré toutes les précautions, les affaires ont continué à pimenter les compétitions. En tout, 70 cas de dopage ont émaillé la quinzaine olympique. Au beau milieu des épreuves d'athlétisme on apprenait ainsi que l'Américain C.J. Hunter, champion du monde du poids et mari de Marion Jones, avait été testé quatre fois positif avec des doses énormes de nandrolone. Il avait renoncé à Sydney sur blessure mais était présent en tant qu'entraîneur de son épouse. C'est un taux de nandrolone excessif qui a également été reproché à trois haltérophiles bulgares, déchus de leur médaille, et à la lanceuse de marteau roumaine Michaela Melinte, refoulée à l'entrée du stade.

Désireux de prendre le mal à la racine, le CIO a pris une décision extrêmement lourde en déclassant la gymnaste Andrea Raducan, jugée « coupable, mais pas responsable » de l'absorption d'un produit somme toute anodin : l'éphédrine. La sprinteuse jamaïcaine Merlene Ottey et le sauteur en hauteur cubain Javier Sotomayor, convaincus respectivement d'ingestion de nandrolone et de cocaïne avant d'être graciés, ont eux conservé leurs médailles.

Le palmarès des JO

Athlétisme

Messieurs

100 m :
1 M. Greene (É-U) 9″ 87
2 A. Boldon (Trin.)
3 O. Thompson (Barb.)