Mais ce succès indéniable n'a pas été suivi des nécessaires modernisation et clarification au sein du Comité. À l'heure où les villes candidates se battent à coups de milliards pour obtenir l'organisation des jeux Olympiques, événement le plus médiatique de la planète, la procédure électorale, telle qu'elle existait avant la crise et telle qu'elle aurait pu perdurer sans elle, semblait en effet totalement dépassée.

Déclarées environ quatre ans avant le vote, les villes candidates accueillaient dans l'intervalle moult missions d'inspection composées de délégués plus ou moins intéressés, défrayés en outre grassement par le CIO. Quelques jours avant l'élection, les finalistes étaient invités à une sorte de congrès afin de présenter l'essence de leur projet à tous les votants. La description du congrès de Birmingham – tenu en 1991 pour l'élection de la ville hôte des JO de 1998 – par les journalistes Vyv Simson et Andrew Jennings dans leur livre dénonciateur et prémonitoire Main basse sur les JO (1992) est à ce titre aussi édifiante qu'écœurante.

Françoise Chaptal
Journaliste sportive