Les préparations fumables à base de cannabis (type marijuana ou haschisch) sont totalement prohibées aux États-Unis, mais le THC peut être utilisé sous forme de médicaments oraux prescrits par un médecin. Cette disposition est conforme au droit international.

En revanche, le droit interne français se singularise par une grande sévérité à l'égard du cannabis puisque le THC lui-même est considéré comme un stupéfiant, quel que soit son mode d'administration. À ce titre, l'Académie nationale de médecine a réaffirmé en juin 1998 que le cannabis était un produit dangereux dont les effets psychotropes pouvaient se révéler graves chez de jeunes consommateurs, en écho à la publication du rapport remis au gouvernement par le professeur Bernard Roques, qui soulignait que l'usage de cannabis n'avait aucune neurotoxicité. Selon l'Académie, les applications thérapeutiques du cannabis comme de ses dérivés de synthèse n'ont démontré « aucune supériorité par rapport à des médicaments ».

La controverse demeure donc passionnelle autour du cannabis. Elle ne contribue pas à clarifier le débat scientifique portant sur sa valeur thérapeutique ni même sur celle de ses dérivés de synthèse, seuls aptes à autoriser une appréciation scientifique conforme aux normes internationales usuelles d'évaluation des médicaments.

Denis Richard, François-Guillaume Rivière