En Afrique du Sud, Jonah Lomu est devenu l'arme fatale des All Blacks. Son pouvoir d'accélération, sa capacité à résister aux placages, à renverser ses adversaires, à avancer inexorablement vers l'en-but ont fait de lui la star incontestée de la compétition. D'un naturel taciturne, l'ailier d'Auckland n'est pas friand des contacts avec la presse. Baladeur éternellement vissé aux oreilles, il a fui pendant cinq semaines les journalistes qui ont usé sur son compte leur réserve de superlatifs. La notoriété de Jonah Lomu a vite franchi les frontières du rugby. Les clubs professionnels de jeu à XIII et l'équipe de football américain des Dallas Cow Boys se sont intéressés à lui. Sans succès. Un mois après la Coupe du monde, il signait un contrat de quatre ans avec la fédération néo-zélandaise, qui lui assure un revenu de un million de francs par saison. Les adversaires de Jonah Lomu n'ont pas fini de cauchemarder. Ils pourront leur faire cette réflexion de l'ailier irlandais Richard Wallace, qui, à l'issue du match Irlande-Nouvelle-Zélande, confiait, résigné : « Face à lui, nous sommes des cochons d'Inde dans un laboratoire d'expérimentation qui cherchent les solutions pour sortir de la cage. »