Dans le domaine des transports aériens, la déréglementation de l'aviation civile qui est intervenue aux États-Unis s'est traduite par une baisse de la sécurité (entraînée par l'augmentation des rotations), par la suppression de la gratuité des prestations, par l'inconfort grandissant et par l'accroissement de la probabilité des retards, qui, de plus, peuvent être parfois considérables.

En Europe, le trafic, déjà périodiquement désorganisé par la multiplication des revendications des personnels de bord et des « rampants », frise l'asphyxie en certaines périodes de l'année en raison de l'encombrement d'un espace aérien exigu.

« Axes rouges » ...

La multiplication des automobiles dans les centres urbains est un phénomène mondial. Si Paris n'est pas la ville la plus touchée par les embouteillages (à Lagos, Nigeria, la circulation est bloquée dès neuf heures du matin), son cas n'en est pas moins significatif, ainsi qu'en témoignent les efforts faits pour y remédier.

Dans les rues de la capitale française, la circulation augmente de 2 % tous les ans et le nombre de déplacements motorisés en Île-de-France atteint 20 millions par jour (8 millions dans Paris) ; 3 millions de véhicules se présentent quotidiennement aux portes de la capitale où 900 000 voitures sont immatriculées « 75 », alors qu'il ne peut en circuler que 120 000 en même temps.

Solutions ? Débarrasser des « ventouses » les voies parisiennes où 80 000 voitures ne trouvent pas de place le jour et 110 000 la nuit. En 1989, les huit fourrières en ont reçu 95 525 (contre 160 000 en 1986, année record). Développer les transports publics ? Ils ne sont utilisés que par 31 % des Parisiens, et les autobus, malgré les couloirs de circulation, roulent de moins en moins vite. (On a calculé qu'aux environs de 2020 ils auraient la même vitesse que les omnibus de 1900 : 4 km/h). Les dépenses de la RATP ne sont couvertes que par d'énormes subventions : 6 milliards sur un total de 15 milliards de francs en 1987. Et il en va de même dans le reste de la France : en 1989, les recettes des transports urbains ne représentaient que 54 % (56 % dans les grandes villes) de leur budget.

Paris s'efforce constamment de rendre sa circulation plus fluide. 27 kilomètres d'« axes rouges » où le stationnement est totalement interdit ont été créés en 1990. Dans les secteurs concernés, 4 milliards de francs par an vont être consacrés à la mise en chantier de 40 000 places de parking. La limitation de la vitesse à 50 km/h en ville, si elle est motivée par des raisons de sécurité et d'environnement, ne rendra pas la situation plus confortable ; mais, à l'imitation de Berlin, on parle de mettre en place un système de guidage : un écran placé au-dessus du tableau de bord de sa voiture indiquera au conducteur la densité du trafic sur le trajet projeté. Pour quelques milliers de francs supplémentaires, l'automobiliste sera ainsi dirigé à travers les pièges de la circulation urbaine.

Infrastructures et informatique

Pour sauver les transports de cette paralysie généralisée qui les menace, l'accord est tombé sur la nécessité de développer les infrastructures, sous réserve − bien entendu − de l'obtention de moyens financiers suffisants.

Ainsi, dans la région Asie-Pacifique, où il est prévu que s'accroisse le trafic, qui souffre déjà d'un net encombrement de ses aéroports et de son espace aérien, il est préconisé d'accorder la priorité à la construction de nouveaux aéroports et à l'agrandissement de ceux qui peuvent l'être. De telles opérations sont d'ailleurs retardées en raison de l'opposition des groupes de défense de l'environnement.

Pour que les trains à grande vitesse soient retenus comme alternative à la saturation de certains axes routiers et autoroutiers et qu'ils puissent répondre en même temps à l'augmentation de la demande liée à celle de la mobilité des ménages que procure l'élévation des revenus, la solution consiste à développer les infrastructures, depuis les opérations régionales d'interconnexion (rocade en région parisienne, contournement de l'agglomération lyonnaise, etc.) jusqu'à l'extension des réseaux en France comme dans les autres pays de la Communauté européenne, en passant par la mise en service de rames à deux niveaux afin d'accroître la capacité des moyens de locomotion offerts.

Mais c'est surtout dans le domaine très particulier des déplacements urbains que l'intérêt des infrastructures s'avère le plus grand, notamment en facilitant le trafic de transit (par le contournement des agglomérations) ou, au contraire, l'accès direct aux centres-villes ou encore les dessertes (par le développement des transports en commun comme les métros, les autobus ou les tramways).