Laurent Leblond

Tiers monde

Même si la situation des différents États est très hétérogène, le tiers monde reste confronté à trois problèmes dominants :
– Le lent effet des politiques d'ajustement : contraints d'adopter des politiques d'assainissement économique, les gouvernements hésitent de plus en plus à poursuivre leurs efforts, face au coût social et politique de l'opération, d'autant que la reprise tarde à se manifester.
– La contraction des recettes d'exportation : la lenteur de la croissance mondiale, la montée du protectionnisme et la chute des cours du pétrole et des produits de base provoquent le recul des exportations du tiers monde, à l'exception des nouveaux pays industriels d'Asie. Aussi, comme en 1986, les pays en développement sont victimes du déficit commercial qu'ils avaient évité de 1982 à 1985.
– Le fardeau de la dette : contrairement aux objectifs du plan Baker (éd. 1987), les banques créancières prêtent de moins en moins. Les pays débiteurs asphyxiés ne paient plus les intérêts de leur dette (le Brésil, de février à novembre 1987), limitent les remboursements à un certain pourcentage de leurs exportations (Côte-d'Ivoire et Zaïre) ou se tournent vers les organisations multilatérales et les gouvernements des pays riches qui traitent cas par cas. Ainsi, tandis que se multiplient les rééchelonnements de la dette, le FMI, conjointement avec la Banque mondiale, accorde à un nombre croissant d'États de nouveaux crédits et, en particulier, la Facilité d'ajustement structurel (la FAS, créée en mars 1986), qui fournit un financement supplémentaire à des conditions de faveur aux pays les plus pauvres.

Pour la septième fois, en juillet 1987, la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement), qui, tous les quatre ans, relance le dialogue Nord-Sud, a précisément débattu de tous ces problèmes.

Dominique Colson