Le contribuable amateur d'archéologie est en droit de se demander ce qu'il va ressortir de ce sauvetage spectaculaire mais coûteux. Où sont donc passés les milliers d'objets recueillis cour Napoléon, les plans, les relevés, les photos ? Aucun musée parisien ne dispose actuellement des locaux suffisants pour les recevoir. Quant à la publication des résultats, sans laquelle toute opération archéologique perd une grande partie de sa portée scientifique, elle a été programmée pour la fin de 1987, mais les 3 millions de francs supplémentaires accordés à cet effet au printemps 1986 ont été engloutis dans la fouille de la cour des Tuileries, et les contrats de l'équipe chargée de sa réalisation ont expiré fin novembre.

On imagine difficilement la fameuse pyramide de verre s'ouvrir dans quelques mois sur un musée rénové et grandiose, mais qui serait indifférent aux vestiges vivants de sa propre histoire.

Brigitte Gandiol-Coppin
Spécialisée en histoire médiévale, Brigitte Gandiol-Coppin collabore depuis plusieurs années à la revue Archeologia. Elle publie régulièrement des articles dans la rubrique archéologique de Science et Vie et participe également à la réalisation de livres de vulgarisation historique pour la jeunesse aux Éditions Gallimard.