Pour le blé, grâce à des croisements réalisés avec des blés sauvages, les sélectionneurs disposent maintenant de géniteurs résistant à des maladies graves comme les rouilles et le piétin verse. De même, des chercheurs ont réussi, en 1983, à croiser des melons avec des variétés exotiques afin d'y intégrer une résistance aux pucerons. En arboriculture fruitière, des pommes nouvelles apparaissent sur les marchés après une quinzaine d'années de travaux : variétés résistantes à la tavelure (Florina), variétés qui amènent une diversité gustative (Chantecler, Charden, Cloden).

La production de l'endive a été bouleversée et aboutit aujourd'hui à des cultures mécanisées, propres et donnant des endives à la fois moins amères et plus homogènes.

Multiplication in vitro

Mise au point en 1952, la multiplication végétative in vitro permet d'obtenir à partir des méristèmes (quelques centaines de cellules au cœur des bourgeons terminaux) une plante miniature avec racines, tiges et feuilles. Cette méthode est maintenant utilisée pour produire en très grand nombre des plantes strictement identiques (multiplication de rosiers, de framboisiers) ou pour régénérer des plantes indemnes de virus (pommes de terre, œillets). Des applications deviennent possibles pour les porte-greffe d'arbres fruitiers, ainsi que pour certains arbres forestiers.

D'autres procédés permettent de multiplier rapidement les parents d'une variété hybride. On sait maintenant régénérer, chez quelques espèces, des plantes entières à partir de pollen ou d'ovules cultivés in vitro. Ces plantes sont haploïdes, c'est-à-dire qu'elles possèdent la moitié du nombre normal de chromosomes que l'on sait doubler pour obtenir des plantes homozygotes dont la descendance est homogène (blé, orge, asperge et, demain sans doute, colza, betterave, triticale).

La dépendance française à l'égard de l'étranger en matière d'huiles et de protéines pèse lourdement sur la balance commerciale : elle a participé pour 10 milliards de F à son déficit en 1983. La production nationale couvre 20 à 30 % des besoins. Cette part pourrait monter à près de 50 % grâce à un éventail d'oléagineux qui fournissent huiles et tourteaux, et de plantes à protéines (colza, tournesol, pois, féverole, lupin).

Suspectée il y a quelques années (accidents cardiaques chez le rat), l'huile de colza est réhabilitée depuis qu'on a pu éliminer des graines de colza, par la voie génétique, la substance incriminée (l'acide érucique). Une nouvelle étape vient d'être franchie, cette fois pour l'alimentation animale : les tourteaux devraient, depuis l'été 1983, ne plus contenir de substances appelées glucosinolates, dont l'absorption à trop haute dose peut provoquer l'apparition de goitres chez les animaux d'élevage. De nouvelles perspectives d'hybridation se précisent, par fusion de protoplastes (cellules dont la paroi cellulosique a été digérée par des enzymes) du radis, du chou et du colza. Toutes ces recherches aboutissent à un accroissement constant des surfaces cultivées en colza, qui atteignent déjà 500 000 ha.

Transplantation d'embryons

On sait qu'en médecine humaine les recherches sur la physiologie de la reproduction ont permis de maîtriser certaines formes de stérilité par prélèvement de l'ovule, fécondation in vitro et réimplantation chez la mère. Pour les animaux d'élevage, on s'efforce d'améliorer la fertilité des troupeaux et de comprendre pourquoi certains animaux sont stériles. Les recherches ont débouché récemment sur la transplantation embryonnaire dans des élevages de bovins (récupération d'ovules fécondés dans une vache donneuse et implantation dans des vaches receveuses, sans opération chirurgicale). Alors qu'une vache ne donne normalement qu'un veau par an, on multiplie ainsi la descendance d'une femelle remarquable grâce aux vaches receveuses qui assurent la gestation ; ou bien on fait produire des veaux de boucherie à des vaches de races laitières. Deux innovations ont été développées en 1983 : la congélation et la microchirurgie de l'embryon. De même que l'on sait conserver le sperme par le froid, on congèle les embryons pour ne les réimplanter que plus tard, à un endroit géographiquement éloigné du lieu de récolte. Par microchirurgie, on peut scinder l'embryon en deux pour obtenir deux fois plus d'embryons ou pour faire naître des vrais veaux jumeaux, intéressants à comparer en expérimentation car identiques génétiquement ; des naissances ont eu lieu.

Porcs chinois

Pour l'élevage, on recherche des animaux plus performants, mieux adaptés à un milieu. Une race synthétique d'ovins a été ainsi créée, à la fois prolifique et de bonne qualité bouchère ; elle est issue de croisements entre des races locales, des races à viande et la race Romanov, d'origine russe, très prolifique.