En France, deux expériences sont en cours d'essai, l'une avec un matériel réalisé par la société française TITN sous l'égide de l'Agence de l'informatique, l'autre avec un dispositif anglais (constructeur : Micropad), expérimenté par le groupement carte bleue aux caisses du supermarché Viniprix de Chatou.

Jean-Marc Bornet

Audiovisuel

La vidéo d'amateur

L'idée d'une caméra légère utilisant de la bande magnétique de 8 mm, qu'on appelle aujourd'hui « camescope », n'est pas nouvelle. Les laboratoires des firmes d'électronique grand public ou de photochimie (notamment BASF en Allemagne, Matsushita et Toshiba au Japon, Kodak aux États-Unis) étudiaient déjà à la fin des années 70 les problèmes posés par la réalisation d'un tel appareil, c'est-à-dire, pratiquement par l'incorporation d'un magnétoscope miniaturisé dans une caméra vidéo.

Miniaturisation

Le premier prototype de camescope fut présenté au public par Sony au début de l'été 1980 à Tōkyō et en octobre suivant à Paris. La même firme entreprend de mettre sur le marché, dans le courant de 1983, les premiers modèles de série, sous le nom de « Bétamovie ». Toutefois, contrairement à ce que l'on attendait, le Bétamovie n'utilise pas une cassette de bande 8 mm, mais la cassette Béta des magnétoscopes de salon du type Betamax Sony. Cette cassette est plus grosse que la future cassette 8 mm, mais une extrême miniaturisation de la caméra avec son magnétoscope a permis de réaliser un camescope compact de 3 kg dont la batterie d'alimentation possède une autonomie d'une heure (la cassette pouvant, elle, recevoir 3 heures d'enregistrement). Une autre firme japonaise, Sanyo, a annoncé qu'elle lancerait aux États-Unis, dès la fin de 1983, un appareil identique ne pesant que 2,5 kg.

Ainsi la caméra vidéo d'amateur est-elle en passe de devenir une réalité. L'appareil du type Bétamovie, bien sûr, n'est qu'une première étape, un matériel très léger de moins de 2 kg ne pouvant être créé qu'à partir d'une cassette 8 mm, plus petite. Celle-ci existe aujourd'hui, un accord international de standardisation ayant été signé en 1982 et complété dans les premiers mois de 1983. Et, au Salon de la vidéocommunication de Cannes, en octobre 1983, la société Philips a présenté la première caméra à magnétoscope 8 mm conforme à ce standard, assurant une heure de programme en couleurs. L'appareil, qui pèse environ 2 kg, sera commercialisé durant le second semestre 1984.

Roger Bellone

Des films en couleurs plus fins et plus sensibles

L'extraordinaire diversification des procédés de production de l'image, qui vont du magnétoscope à l'image synthétique créée par ordinateur, en passant par le disque magnétique, le vidéodisque, l'impression par laser ou les multiples formes de la reprographie, ne détrône pas la photographie. Celle-ci garde l'avantage d'une finesse de détails et d'une richesse de couleurs que n'autorise aucun autre procédé et qui ne cessent d'être améliorées. Des progrès importants viennent précisément d'être réalisés dans ce domaine. Les producteurs de surfaces sensibles (Kodak, Fuji et Agfa-Gevaert notamment) ont entrepris de modifier la totalité de leurs gammes de films en couleurs, depuis le printemps 1983 (la commercialisation des nouveaux films devant se poursuivre jusqu'à la mi-84).

Sensibilité

À l'origine, il y a la découverte par les chimistes de nouveaux grains d'halogénures d'argent, beaucoup plus sensibles. Chez Kodak, ils portent le nom de grains T et ont une structure plate, ressemblant à de microscopiques dalles. Chez Fuji, les grains ont la forme de deux berlingots soudés par une base. Chez ces deux fabricants (les autres ayant suivi à quelques mois d'intervalle en adoptant des procédés voisins de ceux de Fuji), les chimistes sont parvenus à maîtriser la formation même des cristaux d'halogénures afin d'accroître leur sensibilité. Ils ont ainsi élargi l'éventail de leurs films dans deux voies : création d'émulsions plus sensibles à grains relativement fins, et modification des émulsions existantes en gardant leurs anciennes sensibilités, mais avec une granulation plus fine.