Menahem Begin est d'ailleurs mis en difficulté à la Knesset, lorsqu'une motion de censure travailliste obtient la moitié des voix (58). Le cabinet aussitôt réuni repousse le 25 mars, par 12 voix contre 6, la démission du Premier ministre, préférant lui voir assumer, dans ces circonstances difficiles, la responsabilité de la restitution du Sinaï à l'Égypte.

Celle-ci réalisée suivant le calendrier prévu, on assiste à un regain de tension dans tous les territoires encore occupés. Les manifestations s'y font plus violentes, provoquant cette fois des morts — 25 entre le 20 mars et le 14 mai 1982, selon l'agence palestinienne Wafa. La brutalité de la répression provoque une condamnation de l'Assemblée générale de l'ONU le 28 avril, un débat à la Knesset le 11 mai, et suscite même quelque réprobation au sein de l'armée.

Le climat est tel, au début de l'été 1982, que certains évoquent déjà l'imminence d'une « guerre de reconquête coloniale » visant à l'annexion de facto de la Cisjordanie. Mais Israël peut-il espérer avoir à la fois la paix et les territoires ?

La restitution du Sinaï

Jusqu'au dernier moment, l'incertitude aura persisté quant à l'évacuation totale du Sinaï par Israël, prévue pour le 26 avril 1982 par le traité de paix égypto-israélien de mars 1979. En effet, une situation explosive au Liban durant l'été 1981, les difficultés rencontrées pour mettre sur pied la Force multinationale destinée à contrôler la paix dans le Sinaï, l'échec du sommet Sadate-Begin à Alexandrie les 25 et 26 août 1981, l'assassinat le 6 octobre 1981 de Anouar el-Sadate, l'imbroglio du sommet arabe de Fès, qui entraîne le 25 novembre 1981 la mise en sommeil d'un projet saoudien de règlement (le plan Fahd), l'annexion par Israël du Golan syrien le 14 décembre 1981, l'agitation dans les territoires occupés en mars-avril 1982 sont autant de crises qui peuvent tout remettre en question. Cependant, malgré de graves incidents, à Yamit en particulier, l'évacuation des colonies juives du Sinaï a pu se poursuivre normalement et les contingents de la Force multinationale — à laquelle participent quatre pays européens, dont la France — se sont mis en place. Ainsi, malgré les obstacles ou les manœuvres de dernière minute (quatre avertissements du général Sharon adressés à Hosni Moubarak, le 21 mars 1982, et le refus de ce dernier de se rendre à Jérusalem), l'Égypte et Israël se sont conformes aux clauses de leur accord de paix. Si la normalisation égypto-israélienne est devenue effective, en revanche les positions concernant le sort des Palestiniens (2e volet des accords de Camp David) demeurent radicalement opposées : pour les Égyptiens, l'autonomie doit préparer l'autodétermination et donc l'indépendance, tandis que les Israéliens revendiquent l'annexion des territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza. Dès lors, il semble bien que la restitution du Sinaï sonne aussi le glas de Camp David, imposant la recherche d'une solution alternative, en vue de la création d'un État palestinien.

Japon

Tokyo. 116 780 000. 314. 0,9 %.
Économie. PIB (80) : 8 910. Productions (78) : A 5 + I 40 + S 55. Énerg. (80) : 2 367. CE (78) : 10 %. P (78) : 211. Ch. (78) : 2,2 %.
Population active (80) : 55 360 000, dont A : 10,4 % ; I : 35,3 % ; D : 54,3 %. Prix à la consommation (évolution 80) : + 7 %.
Balance commerciale (80) exp. : 129,6 MM$, imp. : 141,1 MM$. Productions (80) : pêche 10,4 Mt, électricité 517 TWh (dont 83 d'origine nucléaire), aluminium 1,1 Mt, acier 111 Mt, construction automobile 7 M de voitures de tourisme et 4 M de véhicules utilitaires, constructions navales 7,3 Mtjb.
Le taux de croissance du PIB a été de 5 %. L'inflation est restée inférieure à celle enregistrée dans la presque totalité des pays occidentaux ; constatation identique pour le chômage. La balance commerciale demeure négative en raison des achats de pétrole. Cependant, le déficit a diminué, l'industrie (surtout les branches exportatrices) ayant connu une année favorable. Le Japon a construit plus de la moitié des navires lancés en 1980 et il est devenu le premier constructeur automobile du monde, dépassant les États-Unis. Le Japon conserve le quasi-monopole, ou du moins la prépondérance, dans l'électronique (radios, téléviseurs, chaînes haute fidélité), la photographie et les appareils de cinéma.
Transports. (78) : 311 187 M pass./km, 39 995 Mt/km. (*78) : 21 280 000 + 12 228 000. (*80) : 40 960 000 tjb. (78) : 18 676 pass./km.
Information. (77) : 177 quotidiens ; tirage global : 62 221 000. (76) : *59 650 000. (75) : *26 545 000. (77) : 960 000 fauteuils ; fréquentation : 165,2 M. (78) : 48 646 000.
Santé. (76) : 133 416. Mté inf. (79) : 8.
Éducation. Prim. (77) : 10 819 656. Sec. et techn. (76) : 9 249 649. Sup. : 2 534 841.
Armée.  : 243 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Zenko Suzuki (17 juillet 1980).

Tokyo poursuit son offensive économique sur tous les fronts

L'économie affiche toujours une santé insolente dans un monde qui s'enfonce plus profondément dans la crise. Le pays a fini d'absorber les difficultés entraînées par le second choc pétrolier et tous les symptômes de la récession ont été éliminés, si l'on en croit le livre blanc publié en septembre 1981.