Pour voler horizontalement au niveau de la mer, à 30-35 km/h, l'appareil n'a besoin que de 1 320 watts : il décolle donc facilement et monte régulièrement tant que le ciel n'est pas trop couvert. À 9 000 m d'altitude, le rapport entre la puissance disponible (qui croit avec l'altitude, le rayonnement solaire étant moins filtré par l'atmosphère) et la puissance nécessaire au vol passe par un maximum, le Solar Challenger volant alors à 50-60 km/h et grimpant encore à plus de 70 m à la minute. Le plafond réel dépasse 15 000 m, et atteindrait probablement 20 000 m si le pilote humain était remplacé par un petit pilote automatique, plus léger.

Les caractéristiques extraordinaires de ce type d'avion conduisent inévitablement au projet d'un avion solaire, sans pilote, capable, selon les premières estimations faites, de dépasser 30 000 m, et pratiquement indétectable par les radars actuels s'il est construit, comme le Solar Challenger, entièrement en matériaux composites (sauf le moteur électrique). Le vol perpétuel serait également possible si un tel appareil emportait une batterie d'accumulateurs lui permettant de prolonger suffisamment son vol pendant la nuit. En attendant, le Solar Challenger était appelé à effectuer deux tentatives : l'une vers le milieu de 1981, sur Paris-Londres, ou plus exactement Cormeilles-en-Vexin-Croydon, la durée de vol prévue étant d'environ 6 heures, à une altitude comprise entre 4 000 et 4 500 m ; l'autre, un peu plus tard, pour atteindre l'altitude maximale autorisée par la résistance du pilote.