Enfin, on notera les engins de pénétration dans les milieux hostiles, destinés à intervenir en cas d'accidents nucléaires. Il s'agit de l'engin Virgule (véhicule d'intervention radioguidé utilisable en laboratoire et en extérieur), doté de quatre roues, portant deux télémanipulateurs maître-esclave et des caméras de télévision. C'est un engin frère de ce dernier, le robot Hermann, qui avait été utilisé, lors de l'accident de Three Mile Island (USA) le 28 mars 1979 à fin d'inspection (Journal de l'année 1979-80).

Prothèses

La robotique est également présente dans le domaine de la médecine, notamment pour la réalisation de prothèses (bras hydrauliques autonomes, mains artificielles). Le projet Spartacus, projet pilote de l'IRIA, a pour but d'aider les grands handicapés moteurs des membres supérieurs, et en particulier les tétraplégiques. C'est un appareil mixte, entre un télémanipulateur et un robot, commandé par les mouvements des muscles de la tête du patient. Dans l'état actuel du développement, les handicapés peuvent, sur simple contraction de certains muscles ou en bougeant la tête, commander un bras mécanique qui va effectuer pour eux des gestes simples : verser à boire, ou tourner les pages d'un livre.

Pétrole

Les deux dernières applications en date concernent le travail sous-marin et l'espace. En février 1981, les premiers essais du robot TIM (télémanipulateur d'intervention et de maintenance) à 60 m de profondeur, au large du Gabon, ont été concluants. Dans l'avenir, la recherche pétrolière en offshore va entraîner des travaux sur les têtes de puits dans des zones de plus en plus profondes où les plongeurs ne peuvent plus descendre.

Le dernier utilisateur d'un bras robot, c'est, bien entendu, la navette spatiale, dont le premier vol a été un plein succès. Dès le deuxième voyage, les astronautes emmèneront avec eux le fameux bras manipulateur mis au point par la société canadienne SPAR Aérospale, pour le compte de la NASA. Ce bras, commandé de la navette, permettra de sortir les satellites transportés dans la soute et de les positionner dans l'espace.

Électronique

Le règne de la très grande intégration

On vient de franchir un nouveau degré dans la miniaturisation des circuits électroniques. De la grande intégration (LSI, Large Scale Integration) on passe à la très grande intégration (VLSI, Very Large Scale Integration), avec quelques dizaines ou quelques centaines de milliers de transistors sur un même substrat de silicium. Les microprocesseurs en cours d'étude ou de réalisation visent à atteindre des densités impensables il y a quelques années : des dizaines de millions de dispositifs élémentaires par centimètre carré.

Ces progrès résultent tant du développement d'une technologie — la microlithographie —, permettant le masquage et la gravure de motifs de plus en plus petits, que d'un effort de simplification des structures électriques de traitement de l'information. Dans ces deux domaines, l'électronique engendre elle-même son essor : par exemple, le masque qui sert à graver les plaquettes de silicium peut être réalisé par un faisceau d'électrons, et la conception des circuits recourt à l'ordinateur.

En France, le marché des circuits intégrés a doublé en trois ans, dépassant le milliard de francs en 1980.

Synthétiseurs

Outre le développement ininterrompu de l'informatique légère — mini-ordinateurs, ordinateurs domestiques —, l'accroissement de capacité des mémoires électroniques fait émerger une série de produits nouveaux, parmi lesquels des jouets et des synthétiseurs de parole, les premiers utilisant souvent les seconds.

Alors que les magnétophones ne font que restituer les paroles enregistrées sur bande, les synthétiseurs produisent la parole à partir de sons et d'autres paramètres stockés. Jusqu'alors confinées dans des laboratoires d'essais, les premières petites machines parlantes font une entrée en force sur le marché sous forme de jouets, d'horloges parlantes, d'appareils de lecture et de machines à écrire pour aveugles.