Plus grave encore : notre pays importe environ les deux tiers des robots mis en service. Cela fait maintenant dix ans que les premiers appareils ont été mis en service en Europe dans l'industrie automobile.

Le robot industriel répondait alors parfaitement aux besoins : les phénomènes de mode, de concurrence imposaient un temps de réaction aussi court que possible, et bien entendu économiquement acceptable, entre la fabrication de deux modèles différents. À l'époque, les gigantesques machines transferts n'acceptaient pas de modifications sur un modèle ; en cas de changement, il fallait tout démolir, reconstruire et bloquer la production pendant plusieurs semaines. Les robots industriels, présentant l'apparence d'un ou plusieurs bras se terminant par un poignet et capables de déplacer dans l'espace des outils (pinces à souder, pistolet de peinture), trouvaient là un champ d'applications énorme.

Souplesse

Mais c'est surtout leur faculté de reprogrammation, c'est-à-dire la possibilité d'exécuter des tâches différentes en modifiant simplement leur programme, qui leur donnait la grande souplesse recherchée par les techniciens de l'automobile. Un exemple : il est aujourd'hui possible de souder les carrosseries de véhicules deux portes, quatre portes ou break sur la même chaîne robotisée.

Parallèlement à ces considérations techniques, les constructeurs se trouvaient face à une main-d'œuvre de plus en plus chère, et, dans certains cas, difficile à trouver. Il y a des travaux que l'homme, à juste titre, ne veut plus exécuter.

Performances

Aujourd'hui, avec les progrès de la mini-informatique, les robots sont devenus plus performants, plus précis, plus intelligents. Ils ont à leur disposition des logiciels (c'est la matière grise des robots) plus évolués. Ainsi, des fonctions simples de décision sont désormais intégrées, et le robot peut dialoguer avec différents capteurs. Leur seul problème reste le prix (de 200 000 à 650 000 F) qui en fait un outil encore peu accessible pour les petites entreprises. Les trois quarts des applications, à l'heure actuelle, concernent le soudage par points : sur les chaînes de montage des carrosseries de la R 18 à Flins, 4 600 points de soudure sont effectués sur chaque caisse, dont 85 % par des machines automatiques. Les robots, à eux seuls, en assurent 10 %, d'accès difficile ou malcommode.

Les autres applications se rencontrent dans l'alimentation des machines-outils, le chargement et le déchargement des moules en fonderie sous pression et les dépôts de pulvérisation (peinture, émaillage, projection d'enduits). Le soudage à l'arc reste un domaine prometteur pour le robot industriel. Pour l'instant, tous les constructeurs cherchent à résoudre les problèmes de suivi de joint : il faut permettre au robot de s'adapter aux modifications dimensionnelles des pièces, de corriger sa trajectoire pour retrouver le plan du joint. Restent les applications d'ébavurage et de découpage, tâches difficiles au niveau des conditions de travail, et délicates à automatiser. Le robot industriel déplaçant un outil (meule-disque, outil coupant, jet d'eau haute pression, torche plasma, brosses) ou déplaçant les pièces devant les outils apporte une solution satisfaisante.

Une des applications d'avenir pour les robots : l'assemblage automatique. Il s'agit de réaliser, de manière économique, le montage simple de petits composants de faible poids pour réaliser des carburateurs, commutateurs, freins, bougies d'allumage, petits moteurs électriques. Plusieurs recherches et essais se poursuivent actuellement dans les pays avancés. On se heurte encore au problème d'alimentation et d'orientation des pièces à assembler et à leur reconnaissance. Pour l'instant, de nombreux systèmes avec caméra associée à un mini-ordinateur fonctionnent en laboratoire.

L'université de Rhode Island (USA) a mis au point un robot associé à un système de vision, qui saisit des pièces en vrac dans un container : dans l'état actuel des recherches, 60 % des pièces sont ramassées au premier essai, et 90 % après trois essais.