Plus tard, l'idéal du beau mort fait place à celui de la belle mort (N. Loraux), anonyme et communautaire : la mort des guerriers tombés au combat en défendant la cité. Car la cité grecque naît, plaçant théoriquement tous ses citoyens sur le même plan, en tout cas lorsqu'ils meurent pour la défendre. Et le discours funéraire devient avant tout une exaltation de la cité elle-même. La mort reste, aussi, un moyen de gérer l'ordre social.

Environnement

Contre les nuisances, combats en ordre dispersé

La peur du nucléaire continue à focaliser les préoccupations des défenseurs de l'environnement. Dans ce climat émotionnel, chaque incident dans une installation de l'industrie nucléaire suscite des réactions bien plus vives que les autres nuisances. L'implantation de centrales, la recherche minière sont vécues par une partie de la population avoisinante comme une menace pour sa sécurité et un défi à sa volonté. Toute information diffusée par les responsables de l'électronucléaire est révoquée en doute, dans le même temps qu'on leur reproche de refuser les renseignements. Excédés par des attaques qu'ils estiment infondées, ils ont parfois tendance à retenir ou à retarder les informations, ce qui renforce le soupçon d'une politique de secret.

Coûts

Le CDIA évalue à quelque 100 milliards de F le coût annuel de le pollution en France. Au premier rang vient le bruit, dont les effets sur la santé coûtent à eux seuls 25 milliards. La pollution de l'air est évaluée à environ 20 milliards, celle des eaux à 18 milliards. Viennent ensuite les déversements de produits chimiques les plus divers.

Un groupe de recherche de l'université Harvard évalue à 53 000 le nombre des décès causés annuellement aux États-Unis par la pollution atmosphérique. Cette situation ira en empirant avec le retour au charbon comme source d'énergie. Des scientifiques de l'université du Texas ont trouvé de nombreux composés toxiques d'origine industrielle au-dessus d'atolls perdus dans le Pacifique. La pollution s'étend à toute la biosphère.

La Hague

À l'usine de retraitement des déchets radioactifs de la Hague, le feu prend (6 janvier) dans quelques débris entreposés au fond d'une casemate. Un ouvrier peintre occupé près du système de ventilation est irradié, sans que sa vie soit en danger. L'incendie est vite maîtrisé à l'azote. Il semble que la chaleur dégagée par des fragments radioactifs ait enflammé des débris de coton qui n'auraient pas dû être jetés là. Les contrôles ne décèlent aucune radioactivité dans les lieux habités aux environs. Des bruits alarmistes sont pourtant diffusés : l'usine entière serait en feu, un nuage de césium menacerait le Cotentin. Quatre jours plus tard, autre incident : une certaine quantité de solution radioactive se déverse dans une cellule, sans dommage pour personne.

Frontières

L'hostilité au projet d'une nouvelle centrale à Chooz (Ardennes) prend une dimension internationale avec les réactions de la Belgique, dont le territoire proche entoure de toutes parts la région de Givet. Alors que la production de la première centrale de Chooz est partagée entre les deux pays, la nouvelle usine doit travailler uniquement pour la France. Les Belges se plaignent de n'avoir pas été consultés lors de l'enquête préalable. En août 1980, ils demandent à Paris des informations détaillées ; en février 1981, ils exigent d'être associés au système d'alerte et de contrôle.

Contre le doublement de la centrale de Cattenom (2 nouveaux réacteurs), c'est le grand-duché de Luxembourg, dont la frontière est à 10 km, qui demande (juillet 1980) une intervention de la Communauté européenne.

Rhin

Plus grave est le différend déjà ancien causé par le déversement dans le Rhin, chaque année, de 7 millions de t de sel des Mines de potasse d'Alsace. Devant la levée de boucliers des Alsaciens, le gouvernement français avait renoncé, en 1979, à demander au Parlement de ratifier la convention de Bonn, qui prévoyait l'injection de saumures dans la nappe d'eau chaude souterraine. Le projet de création d'une usine de production de sel fut ensuite écarté par crainte de déstabiliser le marché européen du sel.