Télécom 1 (1 142 kg au lancement) disposera de : 6 canaux pour des liaisons intra-entreprises, l'accès aux banques de données et autres services télématiques ; 4 canaux pour le service téléphonique et les échanges de programmes de télévision entre la métropole et les départements et territoires d'outre-mer ; 2 canaux pour les liaisons administratives et militaires.

Télécommunications via satellite

Dans ce qui sera le grand domaine d'applications de l'astronautique au cours des années 80, plusieurs nouvelles importantes sont à signaler. D'abord, pour les satellites de téléphonie et de télévision, le lancement par la NASA, le 6 décembre 1980, du premier engin de la série Intelsat V. Avec ce satellite, la capacité de retransmission est doublée par rapport à ceux de la série précédente, puisque aussi bien il assure simultanément 12 000 liaisons téléphoniques et l'acheminement de deux programmes de télévision en couleurs. Il est construit à 77 % par le maître d'œuvre américain Ford Aerospace, qui, pour le reste, a fait appel à plusieurs sous-traitants. En France, Thomson-CSF fournit les tubes à ondes progressives qui assurent la retransmission des signaux ; l'Aérospatiale construit le corps du satellite et se charge du contrôle thermique. Pour la stabilisation d'Intelsat V sur trois axes, on a recours au système mis au point par le groupe allemand MBB et l'Aérospatiale. Une quinzaine de ces satellites doivent être mis en orbite, en partie par Ariane.

Liaisons

Autre événement, le lancement par la NASA, le 15 novembre 1930, du SBS 1 de la société Satellit Business System, créée par IBM, la COMSAT et Aetna LC, importante compagnie d'assurances. C'est le premier satellite de télématique permettant les liaisons entre grandes entreprises et l'accès de celles-ci aux banques de données et au puissant parc d'ordinateurs IBM.

Le lancement de nouveaux satellites de télécommunications devient routinier. Ce qui surprend quelque peu les spécialistes, c'est l'ampleur que prennent les communications spatiales au Japon, dans le monde socialiste et les pays en voie de développement. On remarque, en particulier, la vigueur avec laquelle l'URSS participe à cet essor. En 1980-81, elle a mis en service :
– les cinquième et sixième satellites de télévision directe Ekran (I5-VII et 26-XII-80) ;
– deux satellites géostationnaires Statsionar (I5-X-80 et 18-III-81) ;
– trois Molniya III internationaux (17-VII-80, 9-I et 24-III-81) ;
– deux Molniya I pour desservir l'URSS asiatique (16-XI-80 et 30-1-81).

Expansion

Les télécommunications spatiales constituent pour l'industrie un marché en pleine expansion qui a maintenant son propre salon, la Conférence-exposition de télécommunications et informatique plus connue sous le nom d'Intelcom. Celle de 1980, paradoxalement boudée par les Américains, a eu lieu à Los Angeles du 10 eu 13 novembre : l'industrie française était de loin la plus représentée. L'Intelcom 81 s'est tenu à Paris, du 5 au 8 mai.

Les stations terriennes qui assurent les liaisons avec les satellites de télécommunications prolifèrent un peu partout. Cette extension du réseau mondial a eu pour résultat de minimiser les effets du boycott partiel des jeux Olympiques de Moscou. En ne considérant que le seul trafic de l'Intelsat occidentale, les retransmissions ont totalisé 860 heures de satellite, soit le même nombre que pour les jeux de Montréal (1976). Ne quittons pas le Canada sans signaler que des satellites nationaux Anik diffusent des programmes des trois chaînes de télévision française.

L'opération la plus remarquable de l'industrie française dans ce domaine, est, à ce jour, Rezatelsat, le réseau de télécommunications du Zaïre, inauguré le 24 novembre 1980. Construit en trois ans, il comporte notamment 13 stations terriennes de liaison avec les satellites, 16 centres émetteurs de télévision en couleurs, 11 centraux téléphoniques, des faisceaux hertziens, etc., ainsi qu'une maison de la radio, la Cité de la voix du Zaïre. Ce réseau utilise à plein temps tout un répéteur du satellite Intensal IV A, loué par le Zaïre.