Journal de l'année Édition 1980 1980Éd. 1980

Au total, l'exportation de produits chimiques et de demi-produits divers se développe plus vite (63 milliards et + 28,8 %) que l'importation (61,1 milliards et + 25,8 %). Cela améliore l'excédent commercial de ce groupe de marchandises, qui se trouve porté de 300 millions à 1,8 milliard de F.

L'exportation de biens d'équipement professionnel se chiffre à 93 milliards de F (+ 18,8 %). Se distingue plus spécialement la construction aéronautique (10,8 milliards de F et + 69,1 %), grâce notamment aux livraisons d'hélicoptères et d'appareils Airbus. Dans le sens inverse, l'importation de biens d'équipement dépasse les 74 milliards (+ 18,7 %). Et, là aussi, les acquisitions de réacteurs et d'avions (en particulier de Boeing) s'accroissent très sensiblement (7,7 milliards et + 51,6 %). L'équipement professionnel compte pour plus de 22 % dans l'exportation du pays. Le surplus de la balance commerciale dans ce secteur s'inscrit à 18,5 milliards, donc 3 milliards de plus qu'en 1978.

Les livraisons à l'extérieur des constructeurs français de voitures particulières (+ 21 %) atteignent près de 32 milliards de F. Ce poste (7,6 % des exportations totales françaises) pèse donc lourd. Il amplifie l'excédent traditionnel de la balance dans ce domaine de l'automobile de près de 4 milliards, lequel dépasse à l'heure actuelle 20 milliards de F.

La forte poussée des achats à l'étranger de biens d'équipement grand public (+ 20,3 %) et de biens de consommation, tels textiles, confection, cuirs, meubles, etc. (+ 28,2 %), est supérieure à celle des ventes (entre + 17 et + 18 %). Cela conduit, fait nouveau et inquiétant, à un déficit de la balance commerciale de 4 milliards de F, alors que l'excédent était jusqu'alors de règle. Et, pour l'équipement ménager, l'écart négatif est porté de 3,7 à 4,6 milliards.

L'importation de véhicules utilitaires progresse de 21 %, cinq fois plus que l'exportation de ces mêmes matériels. Les livraisons françaises de matériel ferroviaire roulant sont à remarquer (1,9 milliard et + 55 %).

Agro-alimentaire

Enfin, l'année 1979 confirme, en le consolidant, le redressement déjà amorcé dans le secteur agro-alimentaire durant la seconde moitié de 1978. La reprise de la production agricole en France se double de l'amélioration des échanges extérieurs. L'exportation céréalière, dont le rôle est toujours fondamental, se révèle soutenue grâce à l'importance des disponibilités. De même, les livraisons de lait et produits laitiers (beurre et fromages) ainsi que de vins et spiritueux sont à distinguer. Ces trois grands postes sont responsables aux trois quarts de la remontée de l'excédent commercial agro-alimentaire. À eux seuls ils procurent au total un excédent voisin de 26 milliards de F. Les livraisons d'animaux et viandes de l'espèce bovine, de volailles (poulets), de fruits (pommes) valent aussi d'être soulignées.

La détente sur le front des prix de certains produits d'importation (café et cacao) se poursuit et s'accentue, en dépit d'un accroissement des tonnages importés. Mais les sorties de devises relatives aux achats de fruits tropicaux, agrumes, poissons, huiles et corps gras restent importantes. Le déficit pour les produits alimentaires transformés se creuse, comme celui concernant l'alimentation animale (soja, manioc), qui excède les 4 milliards de F.

Le solde des échanges agro-alimentaires en 1979 révèle un bien meilleur bilan : + 6,7 milliards de F (63,9 milliards de F à l'export et 57,2 milliards de F à l'import).

La dégradation de la balance commerciale trouve, bien entendu, au premier chef, son origine dans les relations avec les pays pétroliers : avec ceux-ci, le déficit s'élargit de 21 à 33 milliards de F. Mais le solde négatif empire aussi avec les États-Unis, en passant de 7,6 à 14 milliards de F ; avec les Pays-Bas de 4,2 à 5,2 milliards de F ; avec la Suède de 1,9 à 2,3 milliards de F. Le déficit se maintient à un haut niveau avec la RFA (– 10 milliards de F), le Japon (– 4,8 milliards de F) ou l'Espagne (– 2,3 milliards de F). Il apparaît même avec l'UEBL : minime (– 200 millions de F), il fait suite à un excédent de 1,5 milliard de F.