Journal de l'année Édition 1980 1980Éd. 1980

Les économies de l'Europe de l'Est et de l'Union soviétique tempèrent la croissance des importations à 15 %. Elles portent celle des exportations à 20 %. Leur déficit extérieur est atténué. Pour la Chine, c'est l'inverse : ses achats, avec + 36 % sur 1978, ont une dynamique supérieure à celle des ventes, qui affichent + 28 % ; le solde négatif de la balance commerciale chinoise double pratiquement.

Le déficit

Dans ce contexte général caractérisant les échanges internationaux en 1979, le commerce extérieur français ne se tire finalement pas trop mal de la tourmente. Certes, il n'en ressort pas indemne. Le bilan, en effet, fait apparaître en rouge, selon les données globales brutes FOB (y compris or et matériel militaire), des importations d'un montant de 440,3 milliards de F (+ 24,1 % par rapport à 1978), surpassant notablement les exportations, qui s'établissent à 426,7 milliards de F (+ 19,5 %). Le taux de couverture des premières par les secondes tombe à 96,9 %, au-dessous donc de la ligne d'équilibre réel des 100 %. Ce déficit au compte marchandises, qui approche les 14 milliards, est heureusement encore contrebalancé, et au-delà, par les postes excédentaires de certains services : en particulier grands travaux et coopération technique, voyages et revenus du capital. Le solde des transactions courantes de la balance des paiements entre la France et l'extérieur se situe positivement, en 1979, à plus de 6 milliards de F (mais contre près de 17 milliards en 1978). Les activités de travaux et d'ingénierie des firmes françaises à l'étranger laissent un surplus frôlant, à lui seul, 14 milliards, soit du même ordre de grandeur qu'en 1978 : c'est une donnée importante dont dépend désormais, pour une sérieuse part, l'équilibre extérieur.

Par rapport à 1978, l'augmentation moyenne des prix français à l'exportation avoisine 10 %, tandis que le volume des livraisons s'accroît de 10 %. À l'importation, l'indice de valeur unitaire fait ressortir une hausse d'un peu plus de 10 %, révolution en volume étant proche de + 12 %.

La bonne position du franc sur le marché des changes est aussi un élément qui limite les dégâts provoqués par les secousses des prix du pétrole.

Il est importé pour près de 126 millions de tonnes de pétrole brut en 1979, c'est-à-dire 9,5 millions de tonnes supplémentaires par rapport à 1978. Mais, de surcroît, l'or noir voit son prix moyen à la tonne s'enfler sans cesse au fil des mois : de 441 F en janvier, il monte jusqu'à 708 F en décembre. D'où une augmentation de 60 %. De 117 F en 1973, le prix moyen sur l'année (à la tonne) est passé à 571 F en 1979 : c'est le quintuplement. Dans le même temps, la facture pétrolière s'est élevée de 16 à 72 milliards de F. Compte tenu des réexportations, la balance proprement pétrole brut et produits pétroliers raffinés aboutit à un décaissement net de 70 milliards. Les prix des autres sources d'énergie (gaz naturel, charbon) suivent aussi le mouvement à la hausse. Pour les produits énergétiques dans leur ensemble, le déficit de la balance commerciale s'élève, en fait, à près de 84 milliards. C'est 22 milliards de plus qu'un an auparavant.

Stabilité

En comparaison de 1978, les prix internationaux des matières premières alimentaires imposées par la France demeurent parfaitement stables au niveau global, avec même un très léger fléchissement sur la base des indices exprimés en francs. En revanche, ceux des matières premières industrielles importées s'accroissent de 25 %. C'est la conséquence d'une augmentation de la demande, provoquée par la constitution de stocks de précaution ou d'attitudes spéculatives dans les pays industriels et également du fait de difficultés temporaires d'approvisionnement pour un certain nombre de produits. Une relance effective de la demande industrielle n'est donc pas à l'origine de cette envolée.

Les importations françaises de matières premières minérales (principalement minerais) passent, de 1978 à 1979, de 5,7 à 7 milliards de F (+ 22 %) ; de non-ferreux (métaux et demi-produits) de 15,4 à 21,7 milliards de F (+ 40,7 %). Dans le domaine des métaux et produits du travail des métaux (sidérurgie, première transformation de l'acier, non-ferreux, produits de fonderie, etc.), la balance commerciale devient déficitaire de 650 millions de F, alors qu'un solde positif de 4,1 milliards avait été enregistré en 1978.