Des objectifs ambitieux sont fixés à quatre secteurs prioritaires : produits laitiers, les exportations de fromages devant augmenter de 4 milliards de F d'ici à 1984 ; vins et boissons, il faut arriver à vendre 1 million d'hl de vins de table, et un demi-milliard de F d'exportations supplémentaires doit être obtenu pour les spiritueux ; viandes, l'objectif est de réduire de 2 milliards de F notre déficit et d'augmenter d'un demi-milliard de F les exportations d'animaux vivants, ce qui suppose une restructuration de l'industrie de ce secteur ; conserves de fruits et légumes, il faut réduire totalement notre déficit extérieur d'ici à 1984.

Pour renforcer les fonds propres des industries agro-alimentaires, un pool bancaire, l'Institut de développement des industries agro-alimentaires, est créé. Fin avril, le secrétaire d'État Michel Debatisse révèle que les moyens d'intervention de cet organisme, dont le crédit agricole détient 34 % du capital, seront portés à 200 millions de F. En mai, il précise que, si le rythme de nos exportations double, l'augmentation de la production du secteur sera de 4,8 % par an et permettra la création de 10 000 emplois salariés par an. Le secrétaire d'État présente les conclusions de quatre rapports consacrés aux problèmes fondamentaux du secteur. Il faut : modifier les contrôles qualitatifs des produits importés, internationaliser les entreprises, créer des sociétés de commerce international, enfin augmenter les fonds propres des entreprises.

Avenir

L'Association pour le développement des industries agro-alimentaires coopératives, qui devrait être le pendant de l'Association nationale des industries agro-alimentaires qui regroupe les entreprises privées, est créée en octobre 1979. La création de cette première association répond, en quelque sorte, à l'évolution de la seconde. Celle-ci n'a-t-elle pas organisé un colloque, en juin 1979, entre le CNPF, dont elle fait partie, et la FNSEA sur « la croissance agro-industrielle, un impératif pour la France ». L'objectif des agriculteurs, des industriels, des commerçants et des prestataires de services doit être, selon F. Ceyrac, de rechercher les voies et moyens qui permettront à l'agro-industrie de participer davantage et plus efficacement au redressement et à la croissance de notre économie. C'est le pétrole vert contre l'or noir.

En attendant cette entente parfaite entre agriculteurs et industriels, le désaccord entre les entreprises laitières privées et coopératives persiste, interdisant le fonctionnement normal de l'interprofession. Le rapport Ravanel sur les divergences entre les deux secteurs est remis au ministre de l'Agriculture en novembre 1979. Il ne fait que constater les divergences fondées sur un régime de crédits et d'aides publiques plus favorables aux coopératives, bien qu'il soit en régression.

L'Institut supérieur de l'agro-alimentaire est créé en décembre 1979. Il fonctionne sous la forme d'un GIE et organisera une interconnexion des établissements d'enseignement supérieur et de recherche (dans un premier temps : INAPG, ENGREF, ENSIAA, INRA). Objectif : formation d'ingénieurs de haut niveau grâce à un enseignement de troisième cycle.