Mais, sur les 1 750 000 pièces dérobées, 200 000 seulement ont été récupérées.

Épilogues

Pailleron

Quatre ans et demi après l'incendie tragique du CES Édouard-Pailleron, qui a fait 20 morts (dont 16 enfants) le 6 février 1973 (Journal de l'année 1972-73), les deux jeunes incendiaires Patrick et Marc sont jugés à huis clos les 5-6 novembre 1977. Le tribunal pour enfants les condamne respectivement, le 10 novembre, à 5 et 4 ans de prison avec sursis. Mais, si la cause première de cette tragédie est le geste irréfléchi de deux enfants, ses conséquences dramatiques sont dues à des vices de construction et à des fautes graves dans le choix des matériaux. Après le procès des coupables, s'ouvre, le 17 novembre, celui des responsables (fonctionnaires, architectes et entrepreneurs). Le 30 mars 1978, 5 des neuf inculpés sont condamnés à des peines de prison assorties du sursis, allant de 1 an à 4 mois. Quatre d'entre eux sont relaxés.

Revelli-Beaumont

Bien des aspects de l'enlèvement de Luchino Revelli-Beaumont demeurent obscurs (Journal de l'année 1976-77). La police annonce le 22 juillet, l'interpellation en Espagne de sept suspects : six Argentins et un Italien, et l'arrestation à Paris de l'Argentin Hector Villalon. On apprend aussi que la rançon de 10 millions de F a été récupérée en Suisse. Une demande d'extradition est aussitôt adressée au gouvernement espagnol. Et, bien que les membres du gang arrêté soient en fait très proches des milieux péronistes exilés et que leur chef ait été condamné (13 ans plus tôt à Buenos Aires) pour un hold-up qui fit deux morts, le tribunal de Madrid décide la libération des auteurs présumés du rapt du P-DG de Fiat-France, estimant qu'ils ont commis un « délit politique ». Hector Aristy est libéré le 12 septembre, Hector Villalon le 5 octobre. L'affaire Revelli-Beaumont est close sans qu'on en sache exactement les tenants et les aboutissants.

Willoquet

La Cour d'appel de Paris rejette, le 20 décembre 1977, la demande de -confusion des deux peines de réclusion criminelle infligée à Martine Willoquet les 25 et 31 mars 1977 (Journal de l'année 1976-77). Les jurés, en découvrant que la détention de la jeune femme serait portée à 10 ans et que par-là même son fils William, né en prison, lui serait enlevé, ont le sentiment d'avoir été trompés. Quatre d'entre eux décident de violer le secret des délibérations : ils affirment que le président de la Cour d'assises leur a laissé croire avant le verdict que les deux peines seraient automatiquement confondues. Ils écrivent le 1er mars au président de la République, premier magistrat de France, pour lui demander « que la justice qu'ils avaient cru rendre soit rétablie ». Le procureur de la République, fin mars, les poursuit pour « violation du secret professionnel ».

Château-des-Rentiers

Le policier Michel Voignier, responsable de la mort d'un automobiliste, Lucien Bouvier (26 ans), tué par erreur le 8 avril 1975 (Journal de l'année 1974-75), est condamné à 10 mois de prison avec sursis. Cette condamnation ne figurera pas sur le casier judiciaire de Michel Voignier ; il peut continuer à exercer son métier de policier, a décidé le tribunal de Paris, le 27 avril 1978.

Spaggiari

Le cerveau présumé du gang des égoutiers (Journal de l'année 1976-77) est condamné par défaut, le 25 avril 1978, à 10 ans d'emprisonnement pour détention illégale d'armes, munitions et explosifs. Depuis sa rocambolesque évasion du palais de justice de Nice, le 10 mars 1977, Spaggiari coulerait des jours heureux en Amérique du Sud.

Mesrine

La prison de la Santé, à Paris, n'est plus cette formidable machine d'où il était, paraît-il, impossible de s'évader. Jacques Mesrine, incarcéré depuis le 28 septembre 1973 et condamné à 20 ans de réclusion en mai 1977 (Journal de l'année 1976-77), réussit pour la 3e fois une évasion spectaculaire. Cet ancien architecte, auteur de L'instinct de mort, qui se vante de plus de 39 crimes, se rend au parloir de la Santé, le 8 mai 1978, pour s'entretenir avec son avocate, Me Giletti. Brusquement, Mesrine saute sur une table et s'empare de trois pistolets et d'une bombe lacrymogène dissimulés dans une gaine d'aération. Menaçant ses gardiens, il sort du parloir et se fait conduire aux cellules de ses comparses, François Besse et Carman Rives. L'alerte est donnée. Mesrine et Besse réussissent à sauter le mur de la prison, la grande cavale commence pour eux, mais Rives est tué par un gardien. Première victime de cette incroyable bavure, Pierre Aymard, directeur de l'Administration pénitentiaire, est révoqué. Quelques jours plus tard, le gangster fait de nouveau la une des journaux. Après le cambriolage d'une armurerie, à Paris (16 mai), le hold-up du casino de Deauville (26 mai), Mesrine s'empare le 30 juin de 450 000 F à la Société Générale du Raincy (Seine-Saint-Denis), libère courtoisement ses otages, le directeur, le fondé de pouvoir et sa famille. Et une fois de plus, sans laisser de trace, le gangster disparaît. On attend la publication du second livre de Mesrine, Coupable d'être innocent.

Trouvé

Le docteur Birague est condamné, par les assises de la Haute-Garonne, à 18 ans de réclusion criminelle pour avoir commandité le meurtre du journaliste René Trouvé (Journal de l'année 1975-76). Ses deux complices, Christian Portay et Joseph Picart, sont respectivement condamnés à 12 et 8 ans de réclusion.

Bruay

Le juge Henri Pascal est condamné à 2 000 F d'amende par le tribunal correctionnel de Rennes pour violation du secret de l'instruction dans l'affaire de Bruay-en-Artois (Journal de l'année 1971-72, 1974-75, 1975-76).

Fernand Legros, ex-danseur des ballets du marquis de Cuevas, devenu marchand de tableaux en 1963, est condamné le 19 juin à 18 mois de prison, dont 15 mois avec sursis, et à 10 000 F d'amende pour avoir écoulé de faux tableaux (Dufy, Derain, Vlaminck, notamment). L'affaire remonte à près de onze ans. Legros aurait fait réaliser ses tableaux par son ami, le célèbre faussaire Elmyre de Ory. Tous les tableaux ont été vendus munis d'un certificat d'authenticité. Fernand Legros argue donc de sa bonne foi en affirmant que, s'il y a des erreurs, elles sont dues aux experts. Le tribunal ne s'est pas laissé convaincre.

Une bombe au château de Versailles

Une bombe explose à Versailles dans la nuit du 25 au 26 juin 1978. L'aile sud du château est ravagée. Trois salles consacrées à l'époque napoléonienne sont dévastées, et sept autres sérieusement endommagées. De nombreux tableaux sont gravement détériorés, certains sont même irrécupérables. Le conservateur Gérald Van der Kemp a donné une première estimation pour le coût des travaux de restauration : environ 5 millions de F. Les auteurs de cet acte de vandalisme, sont arrêtés, ainsi que six membres de l'Armée républicaine bretonne (ARB), et déférés devant la Cour de sûreté de l'État.