Lors de l'ouverture de la 19e Conférence générale de l'Unesco à Nairobi, le 26 octobre, la direction générale, reflétant en cela les préoccupations du tiers monde, souhaite faire adopter un « programme de la politique de communication », afin d'établir un équilibre plus juste du flot d'informations entre pays développés et pays en voie de développement. Le projet est finalement renvoyé à la prochaine conférence en 1979.

Expulsions

La lecture de l'acte final de la conférence d'Helsinki permet de constater que les pays signataires se sont engagés à « faciliter une diffusion plus libre et plus large de l'information de toute nature ». Qu'en est-il dans les faits ?

On relève, au cours de cette année : l'expulsion de Berlin-Est du correspondant de la télévision fédérale ; la mise en garde adressée par les autorités soviétiques à trois correspondants occidentaux et l'expulsion d'un journaliste américain de l'Agence Associated Press, ce qui entraîne, par mesure de rétorsion, l'expulsion d'un correspondant soviétique des États-Unis ; en Égypte, l'expulsion du correspondant du Guardian ; l'expulsion de plusieurs journalistes américains de Grande-Bretagne pour « atteinte à la sécurité de l'État » ; au Laos, le correspondant de l'AFP est déclaré indésirable ; un journaliste égyptien est expulsé de France. Quant à Josette Alia, du Nouvel Observateur, elle est retenue pendant plusieurs jours par les autorités de Tel Aviv.

Censure

Dans son rapport annuel, le directeur de l'Institut international de la presse, Peter Galliner, écrit : « Pour ceux qui voient dans la liberté de la presse un droit fondamental de l'homme, l'année 1976 a été déprimante. » C'est certainement le cas au Pérou, où le gouvernement interdit les 12 principaux quotidiens et hebdomadaires politiques nationaux qu'il accuse d'avoir cherché à diviser les forces armées ; au Liban, en Argentine, au Sri Lanka et en Afrique du Sud, où la censure sévit.

Selon un rapport d'Amnesty International, au 15 mars 104 journalistes sont emprisonnés dans 25 pays.

Les processus de concentration s'accentuent : en Allemagne, Axel Springer étend encore son empire en prenant une participation de 24,9 % dans la Münchner Pressehaus qui édite le quotidien Münchner Merkur et le journal TZ ; aux États-Unis, Rupert Murdoch, qui possède déjà 6 quotidiens, 11 hebdomadaires et 4 chaînes de télévision, après avoir acquis le quotidien New York Post, achète la majorité des parts de la société qui édite les revues New York, Village Voice et New West.

En Grande-Bretagne, Fleet Street connaît une nouvelle crise avec la mise en vente du plus ancien journal dominical, The Observer (fondé en 1791), qui est finalement contrôlé par un magnat américain du pétrole, Robert Orville Anderson, et avec la grève sauvage des ouvriers de l'imprimerie du Times qui empêche ce quotidien de paraître pendant six jours.

Grèves également au Danemark, où un millier de typographes du groupe Berlingske (qui publiait le Berlingske Tilende, quotidien conservateur fondé en 1749) sont licenciés après avoir refusé de reprendre leur travail malgré les injonctions du tribunal des prud'hommes.

Grèves encore en Italie, où la presse connaît toujours des difficultés financières aiguës.

Publicité

Après les années difficiles où elle a été particulièrement touchée par la crise, la publicité voit la sortie du tunnel. D'après l'enquête de conjoncture menée par l'Association des agences conseils en publicité (AACP) auprès de 44 agences, « l'année 1976 apparaît dans l'ensemble comme une année de réelle reprise ».

On enregistre des hausses de 31,4 % du montant des budgets de l'alimentation (qui représente 10,35 % du marché publicitaire), 33,3 % pour les produits de toilette et de beauté (10 % du marché publicitaire) et 23,3 % pour la distribution (12,6 % du marché). Les investissements publicitaires du secteur de l'énergie ont plus que doublé en 1976 (+ 141 %).

L'Institut de recherches et d'études publicitaires (IREP) publie les chiffres de l'année 1975 : les dépenses publicitaires et promotionnelles des annonceurs de produits destinés au grand public se sont élevées à 10,5 milliards de F (+ 8,5 % par rapport à 1974) dont 6,1 milliards pour les grands médias (presse, radios, télévision, cinéma, publicité extérieure). La part de la presse est tombée de 75 % du total en 1969 à 63 % en 1975.