Journal de l'année Édition 1976 1976Éd. 1976

Ainsi, les exportations de matières premières et de produits bruts à caractère industriel baissent de 18 % ; celles de demi-produits de 9,8 %. Pour ces deux groupes réunis, c'est une chute de 8,2 milliards de F par rapport à 1974.

Dans le secteur agricole et alimentaire, les recettes à l'exportation (35,1 milliards) accusent un repli de l'ordre de 3,3 milliards, et le solde positif de la balance commerciale tombe de 10 à 4,5 milliards. La récolte céréalière n'est pas bonne, il y a moins de disponible exportable ; les livraisons à l'extérieur de céréales et farines baissent de 27 %, c'est le principal poste responsable de la chute globale des ventes agricoles. Mais les résultats sont aussi négatifs du côté des produits laitiers (– 12 %), vu les excédents sur le marché mondial, et des fruits (– 8 %). Les ventes de vins et spiritueux plafonnent au niveau de 1974. Des progrès, certes, pour le sucre (+ 10 %), les bovins vivants (+ 56 %), les viandes et abats (+ 14 %), les légumes (+ 13 %).

Les seuls groupes réellement actifs à l'exportation sont ceux des biens d'équipement (+ 21 %) et des voitures particulières (+ 25 %) : à eux deux, ils procurent un gain sur 1974 approchant 17 milliards de F.

En 1975, les biens d'équipement exportés, fruits des importantes commandes qui ont gonflé les carnets-étranger des industries concernées, en provenance principalement des pays de l'Est et des pays en voie de développement, producteurs ou non de pétrole, représentent environ 28 % de l'exportation nationale. En l'espace de trois années, les exportations de matériel mécanique, électrique et électronique, de machines, d'usines clefs en main, de bateaux, d'avions, de matériel ferroviaire, etc. favorisées, il est vrai, par l'octroi de crédits aux pays acheteurs, ont pratiquement doublé et parviennent à 62 milliards. Ce chiffre ne tient évidemment pas compte des grands contrats de travaux publics et génie civil qui sont à mettre à l'actif des entrepreneurs français dans le monde.

Changements

Il faut arriver au 8e pays client en importance avant de constater une augmentation sensible des ventes françaises par rapport à 1974 : sur l'Algérie (+ 31 %). Mais, pour les sept premiers clients, qui émargent pour 57 % au total dans les exportations françaises, c'est le repli ou la quasi-stagnation : RFA (– 2,4 %), UEBL (– 8,6 %), Italie (– 15,8 %), Royaume-Uni (+ 1,6 %), Pays-Bas (– 1,9 %), Suisse (– 18,7 %), États-Unis (– 18,4 %). Les ventes au Japon (1,6 milliard de F), qui descend de la 13e à la 26e place, diminuent de 27 %.

Par régions, on observe globalement un fléchissement généralisé en direction des zones de pays développés extérieures à la communauté socialiste. En revanche, la progression atteint 44 % vers les sept pays d'Europe de l'Est membres du CAEM (ils absorbent 4,8 % des exportations françaises), 48 % vers le Moyen-Orient, 28 % vers les autres pays en voie de développement ; l'ampleur du mouvement est telle que cela compense les pertes enregistrées partout ailleurs.

Des exemples : les exportations font un bond en avant vers l'URSS (4,9 milliards) de 55 % le Maroc (3,4 milliards) de 36 %, l'Iran (2,7 milliards) de 120 %. la Pologne (2,7 milliards) de 49 %, la Tunisie (2,2 milliards) de 30 %, le Nigeria (2,0 milliards) de 138 %, l'Irak (1,8 milliard) de 109 %, le Gabon (1,4 milliard) de 62 %, l'Inde (1,2 milliard) de 127 %, le Mexique (1,0 milliard) de 30 %, l'Arabie Saoudite (850 millions) de 48 %.

Quant à l'évolution des balances commerciales, toujours par rapport à 1974, le déficit se réduit avec la CEE (de – 4,1 milliards à – 3,5 milliards) ; de même, avec le Moyen-Orient (de – 31,5 à – 24 milliards) et l'Amérique du Nord (de – 9,4 à – 8,7 milliards).

Avec l'Europe de l'Est, l'excédent se situe à un niveau record (+ 3,9 milliards) et triple d'une année à l'autre. Avec les autres pays en voie de développement, une situation d'équilibre fait place à un solde sans précédent (+ 14 milliards).