– Boule presse-papier de Saint Louis : 23 800 F, Drouot, 4-III-76.

– Traîneau en bois peint et sculpté (aurait été offert à la reine Marie-Antoinette) : 6 100 F, Versailles, 14-III-76.

– Graphomètre à pinnules en laiton, Louis XV, signé Baradelle : 3 600 F, Drouot, 15-III-76.

– Oiseau chanteur dans une boîte en métal argenté : 5 000 F, Chartres, 28-III-76.

– Tabatière en or ciselé, Restauration : 4 200 F, Rouen, 2-III-76.

– Poupée avec tête articulée : 5 300 F, Chartres, 21-III-76.

Quelques records

– Fragonard, Le songe du mendiant (73 × 91) : 2 300 000 F, Galliera, 25-V-76.

– Bureau plat d'époque Louis XVI estampillé Martin Carlin, avec un cartonnier en laque de Chine : 1 420 000 F, Christie's, Londres, 3-VII-75.

– Paire d'encoignures Louis XV, ornées de bronzes dorés et de pierres dures : 1 000 000 de F, Galliera, 26-XI-75.

– Secrétaire de dame d'époque Louis XV, en forme de violon, estampillé Œben : 400 000 F (même vente).

– Une paire de jardinières de Thomas Germain, l'orfèvre de Louis XV : 3 600 000 F, Christie's, Genève, 11-XI-75.

– Pendule au rhinocéros, en bronze doré, collection A. Patino : 312 000 F, Galliera, 26-XI-75.

– Manuscrit persan, fin XVIe, avec 38 miniatures, acheté pour le nouveau musée de l'impératrice Farah Diba : 880 000 F, Drouot, 10-III-76.

– Gobelins, Histoire de Don Quijotte, suite de 15 tapisseries, d'après les cartons de Charles Coypel (1717), signées Jans et Le Febvre : 1 400 000 F, Galliera, 23-VI-76.

– Orgue du Gaumont-Palace : 200 000 F, Drouot-Rive gauche, 7-IV-76.

Les tendances

Les secteurs de l'Extrême-Orient, de l'argenterie, des monnaies, des faïences, des livres et autographes ont bien résisté à la crise, notamment pour les pièces de grande qualité. Les meubles classiques courants, notamment en marqueterie, les sièges, les tapis et les tapisseries maintiennent leurs cotes. Les meubles régionaux en bois naturel, les meubles XIXe de bonne fabrication, les curiosités d'art populaire, les instruments scientifiques sont en hausse sensible. Deux spécialités nouvelles provoquent des rivalités d'enchères : les cartes postales anciennes et le matériel photographique. La poussée spectaculaire de l'art iranien s'explique par la volonté d'acquéreurs fortunés de récupérer les éléments d'un patrimoine national dispersé (bronzes du Louristan, peintures Kadjar, miniatures, tapis). Les meubles et objets 1900 et 1930 (surpayés quelques années plus tôt) sont assez rares sur le marché, et seules les pièces décoratives de caractère exceptionnel sont en hausse. Les pâtes de verre et les céramiques industrielles sont délaissées au profit des grès ou de cristaux portant la marque de créateurs originaux (Decorchemont, Lalique, Daum, Methey, Rousseau, etc.). Le secteur le plus touché est celui des tableaux, et plus particulièrement celui des tableaux modernes, où des artistes connus ont perdu 20 ou 30 % de leur valeur. Les cotes de certains d'entre eux (Utrillo, Kisling, Vlaminck, Foujita) avaient été artificiellement gonflées par des marchands de tableaux ou des particuliers qui spéculaient à la hausse. La crise aura, dans ce domaine, la salutaire conséquence d'opérer des reclassements.