Point fort dans le secteur des charges parascolaires, le ramassage scolaire est lui aussi en constante progression. Par exemple, à Aix-en-Provence, il existait en 1954 un circuit pour 5 136 enfants d'âge scolaire. Vingt ans plus tard, il en existe un pour 1 391 enfants, soit une évolution de 269 %.

Assainissement

« Il y a moins de vingt ans, rappelle le Livre blanc des maires, le service de l'assainissement, dénommé alors service des égouts, était groupé avec le service des eaux. De caractère communal, il dépendait encore, bien souvent, du service de la voirie. Depuis, il est vrai, bien de l'eau a coulé dans les canalisations et la situation est sans mesure avec celle qui prévalait il y a deux décennies. » Le budget du service de l'assainissement, bien intégré au budget général de la ville, est devenu autonome. Ses recettes, qui provenaient jadis des prestations réalisées pour des particuliers, sont aujourd'hui fournies par des redevances, des taxes et des travaux divers.

Et c'est un personnel d'un haut degré de qualification qui doit assurer un service beaucoup plus complexe et beaucoup plus étendu, comme le prouvent les exemples suivants :
– la progression du réseau d'assainissement est, en moyenne, de 50 % pendant les vingt dernières années. Il atteint, en effet, 1,20 m par habitant en 1954 et 1,80 m en 1974. Cette augmentation moyenne recouvre évidemment des différences sensibles (112 % à Nantes et 63,6 % à Dijon, tandis que le taux de croissance par habitant est pratiquement nul à Aix-en-Provence et à Nice) ;
– cette amélioration du service rendu s'exprime aussi dans l'évolution du budget de l'assainissement qui, par tête, a augmenté de 614 % en vingt ans, passant de 10,50 francs en 1954 à 75 francs en 1974. Mais, dans certaines villes, la progression a été encore plus rapide (au Mans, elle s'est élevée de plus de 1 000 % en cinq ans, de 1969 à 1974)...

Ces résultats s'expliquent par l'importance et le coût des travaux d'équipement (stations d'épuration, bassins collecteurs se substituant au rejet direct des eaux usées dans les fleuves ou les mers) effectués au cours des deux dernières décennies. Par exemple, le financement d'une usine prévue pour traiter les eaux usées d'une ville de 322 000 habitants revient à 33 700 000 francs, soit 104,60 francs par habitant.

Service des eaux

Là encore, il convient non seulement de distribuer un volume en croissance constante, mais aussi d'améliorer constamment la qualité de l'eau tout en recherchant de nouvelles sources d'approvisionnement. Ce triple effort de distribution, de production et de traitement des eaux se reflète dans les statistiques. La longueur des canalisations augmente à un rythme plus rapide que celui de la population : 2,40 m de canalisation pour un habitant en 1954, et 2,70 m en 1974, soit une progression de 12,5 %. Mais le budget du service des eaux a progressé, lui, de 156 % au cours de la même période, passant de 51 francs à 85 francs ; dans certaines villes, la progression a été beaucoup plus forte : ainsi à Toulouse l'investissement a crû de 417 % en vingt ans.

Les ordures ménagères

En vingt ans, le tonnage d'ordures collectées a progressé (toujours par habitant) de 58 %, s'élevant de 215 kg à 340 kg (seulement + 10 % à Nantes et + 40 % à Aix, mais + 139 % à Nancy). Le budget, lui, a augmenté de 170 %, passant de 5,30 francs en 1954 à 14,30 francs en 1974.

Dans le cadre de ce budget, le rôle des dépenses d'investissement prend une importance considérable. Dans l'agglomération d'Avignon, une usine d'incinération des ordures ménagères a coûté 183 francs par habitant en investissements et 24 francs en fonctionnement.

L'hôtel de ville mal perçu

Cette formidable mutation qui a bouleversé le visage des cités et la fonction des municipalités n'est pas bien perçue par les administrés. Le rôle du maire et de la mairie sont en effet sous-évalués. Une enquête montre que 90 % des conscrits interrogés lors du conseil de révision n'accordent d'autres compétences à l'hôtel de ville que l'état civil. Seul un petit nombre de ces jeunes fait le rapport entre l'exercice des nouvelles responsabilités des grandes cités (assurer le bien-être collectif de tous les citoyens, créer des services publics communaux, se traduisant par la mise en place d'équipements collectifs) et l'hôtel de ville d'aujourd'hui.