Le pendule du pour et du contre n'a pas fini d'osciller.

Recyclage

La récupération des matières premières des déchets industriels et ménagers conduit à une économie notable d'énergie (pour le retraitement des chutes d'aluminium et de cuivre, on utilise au total de 5 à 20 fois moins d'énergie que pour obtenir ces métaux à partir du minerai). De plus, la récupération a un effet bénéfique sur l'environnement, tant en limitant l'appel aux ressources naturelles (une tonne de papier tirée du bois représente 17 arbres sacrifiés) qu'en éliminant un certain nombre de déchets polluants.

Implantée dans la Vienne, près de Poitiers, une station de déchiquetage, qui regroupe douze entreprises spécialisées, va traiter chaque année 24 000 tonnes de carrosseries hors d'usage. Elle occupe le troisième rang en Europe. D'une puissante machine de 60 mètres de long sortent des galettes de métal ferreux assez pur pour être directement envoyé à la fonte. Rendement : de 12 à 20 tonnes à l'heure. Une nouvelle méthode, cryogénique, facilite le broyage : l'acier est rendu cassant sous un jet d'azote liquide.

Après incinération des ordures ménagères, on obtient un produit minéral riche en éléments de valeur, que l'on peut trier : une tonne de scories fournit 150 kg de fer, 35 kg d'aluminium et 20 kg d'autres métaux (cuivre, nickel). C'est là une ressource nouvelle : tout cela, jusqu'ici, était perdu. On estime que, vers 1980, environ un cinquième des rebuts ménagers pourrait être recyclé.

Autre fait nouveau : on a vu se multiplier, à l'initiative d'élus locaux ou d'associations sans but lucratif, les expériences de collecte de déchets, qui ont témoigné de la bonne volonté des citoyens et donné des résultats intéressants. Un industriel de La Rochelle ayant mis au point un procédé de récupération du polychlorure de vinyle, la municipalité a lancé un appel qui a été entendu.

Chaque jeudi, les habitants présentent aux éboueurs, en tas séparés, papiers et cartons, chiffons et plastiques, distribués ensuite aux usines. Les recettes financeraient l'aménagement d'une nouvelle plage. Cette opération a été signalée comme exemplaire lors de la conférence mondiale des attachés scientifiques d'ambassade à Stockholm. Des expériences semblables ont eu lieu dans différentes villes : Marseille, Le Havre, Colmar, Nice, Lyon, Beaune.

Économies

Le ministre de la Qualité de la vie, André Jarrot, demande en janvier 1974 à Claude Gruson, ancien directeur de l'INSEE, d'étudier les solutions qui permettraient de lutter contre le gaspillage. Le rapport Gruson est publié huit mois plus tard ; il devrait permettre de promouvoir une nouvelle politique d'économies. Ses propositions touchent des secteurs aussi divers que la consommation, l'énergie, les ressources naturelles, etc.

Ces problèmes de récupération apparaissent si importants que Michel d'Ornano, ministre de l'Industrie et de la recherche, annonce en mars 1975 la nomination de Jean-Philippe Lecat, ancien ministre, comme délégué aux Économies de matériaux ; un projet de loi est d'ailleurs soumis au Parlement. Objectifs : sensibiliser l'opinion et informer les consommateurs, réviser la normalisation et la réglementation technique, développer les structures professionnelles de la récupération, lancer des études sur le recyclage des métaux, des emballages de boisson, des papiers et cartons, du bois, des textiles, des solvants. Seront aussi mises à l'étude les possibilités d'économie de matériaux et de certains produits (par exemple, réduction de l'épaisseur des tuyaux de cuivre utilisés dans le bâtiment, substitution de l'aluminium au cuivre dans les câbles électriques, abaissement du taux des phosphates intégrés aux engrais).

On estime que grâce à ce programme on devrait, entre 1980 et 1985, arriver à des économies annuelles de 5 milliards de francs en matières premières importées.

Les pesticides ne sont pas des armes absolues

L'Organisation mondiale de la santé a soumis d'urgence à un comité d'experts les difficultés apparues dans la lutte contre les vecteurs de maladies, qui sont le plus souvent des insectes.