Au cours de son assemblée générale à Jérusalem, l'Institut international de la presse exprime son indignation devant les pressions et intimidations exercées contre les journalistes grecs. Il demande également au gouvernement de Singapour de prendre des mesures d'élargissement à l'égard des journalistes détenus. Il s'élève contre l'adoption d'une loi créant au Sri Lanka un Conseil de la presse qui place toutes les entreprises sous le contrôle du gouvernement, et enfin il proteste contre la suppression de la liberté de la presse aux Philippines.

Au Chili, la junte militaire musèle la presse, fait arrêter des centaines de journalistes et expulse les correspondants de plusieurs organes.

En Italie, la situation continue à se dégrader au quotidien Il Messaggero : les journalistes n'entendent pas être vendus purement et simplement, en même temps que le titre de leur journal, à une personnalité ou à une entreprise, comme la Montedison, qui les contraindrait à suivre une ligne politique nouvelle.

L'augmentation du prix du papier aggrave la crise qui sévissait déjà dans la presse italienne. Les quotidiens tentent une expérience originale : ils paraissent sur huit pages seulement, ce qui correspond au prix qui leur est imposé (100 lires).

En Suède, trois journalistes sont arrêtés pour avoir révélé que ce pays, neutre, entretenait un service d'espionnage et l'avait mis, pour certaines opérations, à la disposition d'Israël. Ils sont condamnés pour atteinte à la défense nationale.

Enfin, on notera que l'International Herald Tribune, à Londres, est télé-imprimé à partir du siège parisien du journal le 11 mars. C'est une première qui met en relief les progrès techniques auxquels la presse est maintenant parvenue.

Publicité

Bien que la France soit toujours un consommateur modéré de publicité (le rapport publicité-revenu national est de 1,01 % alors qu'il s'élève à 2,71 % aux États-Unis et à 2,85 % en RFA), le bilan de l'année 1973 est bon. Les agences connaissent un développement en général satisfaisant. La progression réelle de celles qui viennent en tête de liste – Havas et Publicis – est respectivement de 9,3 % et 6 %. La crise qui affecte le secteur de l'énergie pouvait faire craindre une diminution des budgets en 1974. Mais la baisse du chiffre d'affaires paraissant nettement moins forte qu'on ne le craignait, un certain optimisme continue de régner dans les milieux de la publicité.

Toujours à la recherche d'un code de déontologie (Journal de l'année 1972-73) qui lui permettrait d'échapper à sa condition de mal-aimée, la publicité se voit fixer trois grandes orientations : sincérité, objectivité, crédibilité dans le Guide de l'autodiscipline que publie l'Union des annonceurs. La création d'un Haut conseil de la publicité est souhaitée par un groupe d'une quinzaine de personnalités appartenant à l'Union des annonceurs, à l'Association des agences et conseils en publicité, et aux principaux supports. Éthique et autodiscipline, concertation, formation, devraient être définies et dirigées par ce Haut Conseil, tandis que l'actuel Bureau de vérification de la publicité (BVP) pourrait remplir le rôle de « bras séculier ».

Dans les agences, on note l'expansion de Publicis, qui rachète le groupe suisse Farner.

Édition

Voici, dans l'édition, une période de crise. Mais pas celle qu'on attendait.

L'audiovisuel, du moins en apparence, n'y est pour rien. Les problèmes de la profession sont spécifiques. Ils proviennent de tensions entre producteurs et consommateurs, producteurs et distributeurs, sans qu'aucun agent étranger soit nécessaire pour les expliquer. Certains voient un début de solution en 1973.

C'est, par exemple, le cas de la reprographie sauvage. S'il existe des machines à reproduire, et s'il n'est pas question de les détruire, il n'est pas normal que soient pillés, jusqu'à mettre leur existence en cause, les auteurs et les éditeurs. Pour ne pas l'avoir compris, le CNRS est condamné en première instance, dans un procès qui fait du bruit et donne à réfléchir au ministère de l'Éducation nationale, grand amateur de photocopies sauvages (pour un seul établissement universitaire de Paris, vingt millions de pages au moins dans une année).