Il faudrait pour cela disposer de lasers particulièrement puissants, produisant une énergie de l'ordre de 10 kilojoules en moins d'une nanoseconde (milliardième de seconde) ; les lasers actuels délivrent une énergie de plusieurs centaines de joules en quelques nanosecondes. Les recherches se poursuivent aux USA et en URSS, avec des efforts comparables à ceux consentis pour le confinement magnétique. À moindre échelle, elles se continuent aussi en Europe : lasers étudiés par la CGE, fusion par laser étudiée par le CEA au centre de Limeil (Journal de l'année 1969-70).

Solaire

L'énergie solaire est sans doute la plus vieille... des énergies nouvelles. Longtemps négligée, l'énergie solaire revient progressivement aux premiers rangs des énergies de l'avenir, plus inépuisable encore que les réserves d'uranium (qui pourraient durer des siècles avec les surgénérateurs) ou que les réserves de deutérium des océans que pourrait consommer la fusion thermonucléaire. Comme l'a bien montré le congrès sur Le soleil au service de l'homme, patronné par l'Unesco (2-6 juillet 1973 à Paris), un grand avantage de l'énergie solaire, indépendamment de son abondance, est la multiplicité des façons dont elle pourrait être utilisée :
– directement pour le chauffage ou le conditionnement des locaux (le secteur domestique, où le conditionnement des locaux joue un rôle primordial, représente quelque 30 % de la consommation énergétique totale de pays comme la France ou les États-Unis). Ce type d'application, quasi immédiate, va vraisemblablement connaître un vif développement. Les programmes (comme celui d'architecture solaire en France à Odeillo et à Chauvency-le-Château) vont être activement poussés ;
– pour la production d'électricité, soit par piles photovoltaïques (à terre ou en satellite selon la solution proposée par Peter Glaser), soit par fluides thermiques et turboalternateurs, solution proposée par les Meinel avec leur ferme solaire (filière dite de conversion HTD ou héliothermodynamique) ;
– par les systèmes bioénergétiques. Les forêts ont toujours fourni un combustible, bois ou charbon. On pense pouvoir profiter des végétaux à croissance rapide, comme les algues, qui tirent leurs constituants de l'environnement et du soleil par photosynthèse. Par fermentation, la production de méthane constituerait le cycle final de transformation. Mais d'autres chercheurs étudient aussi la production d'hydrogène grâce à certaines bactéries.

Géothermie

Au sens le plus large, l'énergie géothermique est la chaleur contenue dans la terre. À une profondeur de quelques dizaines de kilomètres, la température du magma dépasse 1 000 °C. À partir de la surface du sol, l'augmentation de la température, ou gradient géothermique, est en moyenne de 1 °C pour 30 mètres. On rencontre dans certaines régions des gradients géothermiques anormalement élevés, indices d'une concentration locale d'énergie dont l'exploitation économique peut être envisagée ; ils sont liés aux grands accidents de l'écorce terrestre et correspondent le plus souvent aux régions d'activité volcanique actuelle ou récente. Les systèmes magmatiques, ou ceux qui se situent en roche imperméable chaude et sèche, ne sont pas encore exploités. On exploite déjà des systèmes hydrothermaux convectifs à phase vapeur, à température souvent supérieure à 200 °C (Italie, 390 MW ; USA, 300 MW ; Nouvelle-Zélande, 170 MW ; etc.), ou des systèmes hydrothermaux à phase liquide, à température moins élevée (exemple de la nappe de Dogger, qui chauffe près de 2 000 logements à Melun).

Le potentiel de l'énergie géothermique est immense. On peut évaluer en moyenne à 7 500 MW par an l'énergie stockée au kilomètre carré jusqu'à la profondeur de 7 500 m. Cette énergie est très loin d'être entièrement utilisable dans les conditions techniques et économiques actuelles, et seules seront sans doute progressivement exploitées les régions les plus favorisées. Pour la France, on peut citer des possibilités en Alsace, dans le Massif central, pour lesquelles des programmes sont en cours d'étude, ainsi que pour certains territoires d'outre-mer.

Océans

Certaines études ont également redémarré sur :
– le gradient thermique des océans (idées Georges Claude) ;
– le vent (études d'éoliennes par EDF dans le Bassin parisien entre 1958 et 1962) ;
– les marées, où, parmi les rares endroits favorables, on peut rappeler la baie du Mont-Saint-Michel (projet Caquot, de 10 000 à 12 000 MWé).

Hydrogène

On classe parfois l'hydrogène parmi les énergies nouvelles. En fait, l'hydrogène n'est pas une énergie primaire (il n'y a pas de gisements d'hydrogène...), mais une énergie secondaire produite, comme l'électricité d'origine thermique, à partir d'énergies primaires.