Éd. 1974Certains oracles montrent le pays hostile au roi, qui n'arrive plus à diriger les affaires de l'État. Des expressions signifiant l'opinion ou la volonté publiques n'apparaissent, en général, que pour exprimer une opposition au souverain. Des oracles parlent aussi de révoltes ; des groupes entiers se soulèvent, principalement la basse caste de travailleurs manuels, situation qui semble assez fréquente. Parfois, le soulèvement annoncé est général.
Subversion
Selon Mme Cassin, un certain nombre de mythes suggéreraient même l'existence d'une contestation fondamentale. Le poème babylonien de la création raconte ainsi l'histoire, au début du monde, d'un conflit de générations entre les anciens et les jeunes dieux. Refus du changement d'un côté, besoin de changement de l'autre.
Un autre poème raconte un conflit social chez les dieux, avec meneur et séquestration, qui a pu s'inspirer de situations réelles. Un autre encore fait intervenir, dans une société divine ordonnée, une sorte de désordre institutionnalisé et transitoire, en grande partie provoqué par le groupe social des jeunes.
Il est assez étonnant de voir un texte vieux de plusieurs millénaires reconnaître un rôle positif, un rôle de nettoyage, à la subversion.
Nouvelles villas romaines
La mine des grands monuments romains n'est pas épuisée : les environs de Pompéi le prouvent. Entre cette ville et Naples, des fouilles commencées depuis plusieurs années ont permis de découvrir tout récemment une villa dont le professeur De Franciscis, directeur du musée archéologique de Naples et responsable des recherches, dit qu'elle est « un rêve d'archéologue », « une des demeures anciennes les plus vastes et les plus majestueuses jamais découvertes ». Une subvention gouvernementale accordée en 1973 permettra une fouille plus approfondie.
La villa en question se trouve à Torre Annunziata, à environ 15 km au nord de Pompéi. Elle mesure plus de 50 m en longueur et en largeur. Elle possédait des jardins intérieurs et surtout des peintures murales d'une qualité exceptionnelle. Aux temps romains, le nom de l'endroit était Oplonti. Il s'agissait d'une ville apparemment sans forum ni marché, sans doute une cité résidentielle pour gens aisés. Elle a été ensevelie, elle aussi, par l'éruption de 79. Heureusement pour eux, les propriétaires devaient être ailleurs : aucun squelette n'a été trouvé.
La découverte peut être rapprochée de celles qui ont été faites en Angleterre : la ville romaine de Fishbourne, un fort à la frontière d'Écosse, des installations du port romain de Londres. Elle doit être rapprochée aussi de celles qu'a permises la prospection aérienne du nord de la France : villas en grand nombre et même, semble-t-il, quelques palais. Ici, les fouilles commencent à peine. Il y a encore de beaux jours pour les spécialistes de l'Antiquité.
Écologie
La croissance en question
Dans le moment où les pays industriels s'adaptent plus ou moins bien à la situation nouvelle créée par la crise de l'énergie, le rapport du MIT (Massachusetts Institute of Technology), publié il y a deux ans par le club de Rome (Journal de l'année 1971-72), et qui semblait prévoir les événements, est contesté par des scientifiques britanniques et français.
Alarme
En mettant sur ordinateur des modèles du monde actuel, les chercheurs du MIT, dirigés par Dennis Meadows, avaient abouti à des conclusions alarmantes. L'épuisement des ressources naturelles et l'expansion démographique menaient l'humanité à une catastrophe prochaine. Seul moyen d'empêcher le suicide collectif : stopper l'expansion démographique et la croissance économique, bloquer le niveau de la consommation dans les pays industrialisés, sinon le ramener en arrière.
Du même coup on mettrait un frein à la pollution de la planète par les déchets de la civilisation industrielle.
La thèse de la croissance zéro trouva en Europe l'appui du Dr Sicco Mansholt, et fut largement adoptée par le courant dit écologique. Mais si la nécessité de freiner l'essor démographique est largement admise, et si la lutte contre la pollution recueille une adhésion unanime, il n'en va pas de même de l'idée selon laquelle il faut arrêter l'expansion économique.