La querelle avait éclaté dans les années 1920, après les découvertes nombreuses faites près de sa ferme par un jeune agriculteur, Émile Fradin. Le site de Glozel, dans l'Allier, est vite devenu célèbre, autant par les trouvailles que par la violente controverse surgie dans les milieux archéologiques. S'agissait-il de découvertes extraordinaires ou de faux ? L'affaire se termina provisoirement sur le plan juridique par un procès d'où la Société préhistorique française sortit condamnée pour diffamation ; et sur le plan scientifique par la publication de deux rapports, émanant l'un d'une commission de préhistoriens, l'autre du laboratoire du Musée des antiquités nationales. Tous deux concluaient que les objets présentés par Fradin étaient des faux.

Datation

Au cœur de la dispute se trouvaient des tablettes d'argile couvertes de signes. Pour les partisans de Glozel, elles prouvaient l'existence d'une écriture en France aux temps néolithiques, c'est-à-dire avant l'apparition des premières écritures en Mésopotamie. Pour les adversaires, ce n'étaient que des faux assez grossiers. C'est à trois de ces tablettes qu'on a appliqué une méthode assez récente : la datation par radiothermoluminescence. L'opération s'est faite au Danemark sous la direction du professeur Mejdal. Elle a donné plusieurs dates, qui suggèrent que ces tablettes ont été cuites à la période celtique : de 400 à 800 avant notre ère. Il est vrai qu'une autre datation, faite en Écosse, a donné un résultat assez différent : 400 apr. J.-C.

Quoi qu'il en soit, ces résultats ont remis Glozel en pleine actualité archéologique. Une autre tablette a été confiée à des laboratoires du CEA spécialisés dans la dosimétrie physique : la méthode de datation y est en cours de mise au point. Si les résultats français confirment ceux des Danois, il faudra reconnaître aux Gaulois, tout au moins aux Arvernes, un savoir-faire de plus : ils auraient possédé une sorte d'écriture.

Glozel ne serait donc ni une farce ridicule ni le témoignage d'une civilisation fabuleuse. Selon Henri Delporte, directeur des Antiquités préhistoriques de l'Auvergne, « Glozel rentrerait ainsi dans la norme des sites archéologiques, trouverait sa place dans l'évolution normale de la civilisation ».

Ce serait la fin d'une âpre querelle. Il reste à en savoir plus : à reprendre des fouilles, peut-être, à s'interroger sur l'extension de cette écriture, à dater aussi d'autres objets. Mais un matériel osseux trouvé à Glozel restera en dehors du débat ; une analyse pratiquée au laboratoire du CNRS de Gif-sur-Yvette lui a donné un âge zéro : ce seraient des os de notre siècle...

Les trois nouvelles « tentes » de Pincevent

Les fouilles menées depuis 1964 sur le site célèbre de Pincevent avaient fait apparaître les vestiges de trois tentes accolées, constituant une seule structure (v. Journal de l'année 1966-67). Trois nouvelles tentes distinctes, mais ayant eu des relations entre elles, viennent d'être découvertes ; une étude stratigraphique très poussée a permis de connaître leurs rapports. Une analyse très minutieuse a été faite entre les différents types de vestiges et entre les fragments d'un même objet. La traînée de déchets issue de l'une des tentes contourne les vestiges de la seconde ; deux groupes humains ont donc vécu là, côte à côte, mais un certain temps seulement car les habitants de l'une des tentes ont emprunté quelques pierres de foyer à l'autre. La troisième tente a été dressée après l'abandon des deux premières. Les nouveaux occupants ont emprunté des éléments aux deux tentes abandonnées.

Chaque habitation apparaît bien centrée sur un foyer, bien que celui-ci se trouve à l'entrée et même, semble-t-il, décalé de quelques dizaines de centimètres vers l'extérieur. On trouve des traînées de déchets (fragments de pierre ou d'os) qui ont été jetés hors des tentes. Il existe même un véritable dépotoir.

Ocre

Comme un très grand nombre d'habitations préhistoriques, celles-ci sont marquées d'ocre rouge. Le mystère de l'ocre rouge demeure entier. Mais ici la position des points ou des taches d'ocre, sur plusieurs millimètres d'épaisseur, montre qu'il n'a pas été répandu en une fois – lors d'une cérémonie d'installation, par exemple. Il y a eu, au contraire, imprégnation progressive.